On passe souvent sa vie à chercher quelque chose, en tout cas j’ai cru le remarquer chez les personnes que j’aime, et à qui je fais attention. Cela peut être un travail, une personne, un sentiment, un endroit. J’ai parfois l’impression que cette recherche rend certaines personnes malheureuses, parfois c’est cette quête qui tient debout. Parfois on ne cherche rien d’autre qu’à rester en vie. De mon côté, j’ai cherché avec obsession de compter suffisamment pour quelqu’un que cela me donnerait l’impression de compter dans l’absolu. C’est vrai, c’est une recherche autocentrée. C’est ce qui me donne envie de vivre et de me réveiller le matin. Je pensais, j’ai longtemps cru que je pourrais trouver cela chez une femme. J’ai pris conscience, j’ai formulé seulement il y a quelques minutes, en me brossant les dents. La triste banalité de certains moments est affligeante. En me brossant les dents, j’ai réalisé que ce que je cherchais chez une femme, je l’ai trouvé chez Sebastian. Ce que je croyais réservée aux relations entre femmes, de façon naïve sûrement, ce que je pensais féminin, je l’ai trouvé chez un « il » : être traitée d’égale à égale, être prise comme je suis sans chercher une femme idéale que je trouvais trop lourde à porter. Mes qualités et mes défauts réels, dans ma pleine humanité, et non parce que j’étais une femme. Parce que je suis moi. La belle personne, bien sûr c’est lui.