lundi 10 juillet 2006
10/07/2006
01:45
Par Kalleidoscope
Blog
Dieu est mort
J'ai cru à la victoire comme on croit en Dieu. Mais Dieu est mort au moment où le dernier Italien a réussi son tir au but. Je l'apprends à ceux qui ne sont pas encore au courant.
Depuis deux jours, j'ai envie de dire "J'irai danser quand-même". J'irai danser, malgré les preuves de la non-existence de Dieu, tous ces mini-tonnerres qui s'abattent sans prévenir. Les preuves se sont ainsi accumulées jusqu'à ce soir, jusqu'au moment où j'ai éteint mon portable et décidé de ne répondre à personne.
Que voulez-vous ? Je crois au sport, comme on croit en Dieu. Oui, "le foot c'est comme la messe" (dixit une anti-foot), so what ? J'ai répété sans faille que la France allait gagner, sans l'ombre d'un doute, même quand personne n'y croyait. Ce soir, on aurait aussi bien pu annoncer à Benoit XVI que Dieu n'existe pas.
J'aurais eu besoin d'une victoire, pourtant. Après vendredi soir, quelque chose qui me lave le cerveau. Leur victoire aurait supplanté ma défaite. Parce que de temps en temps, je me souviens que je suis une toute petite chose : une petite Marine d'à peine 19 ans (déjà), qui s'ingénue à en paraître 10 de moins. Je ne joue forcément pas dans la même cour que les grandes qui ont plus de 20 ans.
Il aurait fallu que la France gagne, ça aurait lavé l'affront de vendredi soir.
Oh, et puis pas seulement celui de vendredi soir, en plus. Je m'étais fait un pari en tête, en cas de victoire, mais que je garderai secret. Au fil des matchs, ce pari s'est affirmé et tient toujours, malgré la non-victoire de ce soir. Peut-être même parce que la France n'a pas gagné, j'ai encore plus à coeur de gagner mon propre pari.
Je prends ce match personnellement, trouvez-vous peut-être. A chacun sa transcendance, j'ai envie de dire. La mienne, c'est le sport, football et athlétisme en particulier. Alors pour moi, une finale, ça se gagne.
En effet, je suis mauvaise joueuse. Je prends ce match personnellement, car je n'aime que gagner et je ne suis pas fair-play (encore moins quand on perd face à une équipe que je déteste depuis que je regarde le foot). Ce que je vois à la télé est le miroir de moi-même. Je n'aime que la victoire, et celle de ce soir aurait eu un goût tellement particulier pour moi.
Quand Zidane lève la Coupe du Monde, quand Ladji Doucouré reçoit ses deux médailles d'or à Helsinki, quand Christine Arron échoue à Athènes, je me vois dans tous ces parcours. Je me fixe des objectifs aussi hauts, je cauchemarde de ne pas passer la ligne d'arrivée. "La victoire est en nous", pour reprendre le slogan publicitaire qui me touche le plus.
Ce soir, j'ai dû légèrement modifier le contenu de mon pari pour qu'il colle davantage au résultat. Je voyais la deuxième étoile sur leur maillot comme le résultat normal d'une destinée sublime. Finalement, "il n'existe pas de miracle", je l'ai compris.
Pour les prochains mois dans mon cas, ou les prochaines années de l'équipe de France : Dieu est mort, et la suite sera belle quand-même.
Depuis deux jours, j'ai envie de dire "J'irai danser quand-même". J'irai danser, malgré les preuves de la non-existence de Dieu, tous ces mini-tonnerres qui s'abattent sans prévenir. Les preuves se sont ainsi accumulées jusqu'à ce soir, jusqu'au moment où j'ai éteint mon portable et décidé de ne répondre à personne.
Que voulez-vous ? Je crois au sport, comme on croit en Dieu. Oui, "le foot c'est comme la messe" (dixit une anti-foot), so what ? J'ai répété sans faille que la France allait gagner, sans l'ombre d'un doute, même quand personne n'y croyait. Ce soir, on aurait aussi bien pu annoncer à Benoit XVI que Dieu n'existe pas.
J'aurais eu besoin d'une victoire, pourtant. Après vendredi soir, quelque chose qui me lave le cerveau. Leur victoire aurait supplanté ma défaite. Parce que de temps en temps, je me souviens que je suis une toute petite chose : une petite Marine d'à peine 19 ans (déjà), qui s'ingénue à en paraître 10 de moins. Je ne joue forcément pas dans la même cour que les grandes qui ont plus de 20 ans.
Il aurait fallu que la France gagne, ça aurait lavé l'affront de vendredi soir.
Oh, et puis pas seulement celui de vendredi soir, en plus. Je m'étais fait un pari en tête, en cas de victoire, mais que je garderai secret. Au fil des matchs, ce pari s'est affirmé et tient toujours, malgré la non-victoire de ce soir. Peut-être même parce que la France n'a pas gagné, j'ai encore plus à coeur de gagner mon propre pari.
Je prends ce match personnellement, trouvez-vous peut-être. A chacun sa transcendance, j'ai envie de dire. La mienne, c'est le sport, football et athlétisme en particulier. Alors pour moi, une finale, ça se gagne.
En effet, je suis mauvaise joueuse. Je prends ce match personnellement, car je n'aime que gagner et je ne suis pas fair-play (encore moins quand on perd face à une équipe que je déteste depuis que je regarde le foot). Ce que je vois à la télé est le miroir de moi-même. Je n'aime que la victoire, et celle de ce soir aurait eu un goût tellement particulier pour moi.
Quand Zidane lève la Coupe du Monde, quand Ladji Doucouré reçoit ses deux médailles d'or à Helsinki, quand Christine Arron échoue à Athènes, je me vois dans tous ces parcours. Je me fixe des objectifs aussi hauts, je cauchemarde de ne pas passer la ligne d'arrivée. "La victoire est en nous", pour reprendre le slogan publicitaire qui me touche le plus.
Ce soir, j'ai dû légèrement modifier le contenu de mon pari pour qu'il colle davantage au résultat. Je voyais la deuxième étoile sur leur maillot comme le résultat normal d'une destinée sublime. Finalement, "il n'existe pas de miracle", je l'ai compris.
Pour les prochains mois dans mon cas, ou les prochaines années de l'équipe de France : Dieu est mort, et la suite sera belle quand-même.