mercredi 2 août 2006
02/08/2006
23:54
Par Kalleidoscope
Blog
Lolita nie en bloc
Je suis revenue cette nuit des trois semaines les plus étranges depuis longtemps. J'aimerais le faire à la Proust, rendre compte du réel de ces vacances d'un seul jet. Seulement, lui et moi n'avons pas le même contenu neuronal, ce qui me pousse à rendre pleinement hommage au titre de ce blog.
Se contenter d'un kaléidoscope des 3 semaines précédentes, au lieu de l'image directe et entière. Même si je ne sais pas par où commencer.
J'ai tenté d'avoir 9 ans, après avoir tapé des pieds et des mains pour ne pas en avoir 1x. Ma cousine Zoé et moi avons rivalisé dans cet art du travestissement. J'ai voulu des bouées pour la piscine, j'en ai eues, j'ai commencé à inventer une histoire pour enfants et Zoé a dessiné les personnages, j'ai dormi avec mon singe orange en frôlant l'apoplexie quand j'ai failli l'oublier sous une couette, je me suis replongée dans Harry Potter et Le Miroir d'Ambre, et j'ai fait des câlins à ma maman dans la piscine.
Le syndrome Peter Pan fait rage.
J'ai frôlé la Solénite, reprenant mes esprits à temps malgré la menace, car je crois avoir compris le problème. Il est peut-être juste un peu tôt pour en parler ici, et même en parler tout court.
La Solénite menaçait à cause des échecs à répétition, et des tentatives d'essai avortées pathéticomiquement. Il y a des avions à midi pour Amsterdam, des textos sans réponse, et des rétrospectives mentales : sur cinq ans, seuls quelques 6 mois ont été vraiment réussis et constructifs. Le reste, le quasi-néant.
C'est pour ça que le problème m'est apparu en fait presque clairement. Je suis quand-même capable de trouver le problème chez les autres, sans le voir chez moi. C'est beau la lucidité.
J'ai mangé comme un aspirateur à nourriture. Ce n'était pas manger pour manger, car mes parents ont rivalisé d'idées avec le barbecue. Du petit-déj' béton que je me préparais aux repas gatronomiques nocturnes, il est presque miraculeux que je n'ai pas pris 25 kilos.
J'ai adoré mes parents en les détestant chaque fois l'instant d'après. Ils sont géniaux et adorables, mais très très TRES difficiles à vivre au quotidien, leurs lubies et manies s'exaspérant avec l'âge. Je crois n'avoir jamais autant haussé le ton (comprendre : crié) que pendant ces trois semaines.
"Je gueule plus fort que toi", je l'ai même dit à mon père quand il essayait de me concurrencer. Personne, aussi paternel soit-il, ne prendra le pas sur moi.
J'ai surmonté ma peur des insectes. Les guêpes ne me faisaient plus hurler ni détaler en courant, je me suis approchée très près d'une libellule pour la photographier, je n'ai pas paniqué en voyant un insecte-volant-au-corps-gros-comme-mon-pouce-et-aux-ailes-énormes-et-bruyantes. J'avais presque envie de prendre un hanneton dans ma main.
C'est à peu près aussi incroyable que mes ongles que je ne ronge plus depuis un an.
Hors haussements de ton, j'ai passé trois semaines de pure relaxation. Loin du gris, loin des nuages, loin des rush métropolitains.
J'ai glandé au bord de la piscine presque tous les après-midis, souvent en compagnie de ma cousine dont les parents séjournaient à Marseille. Luxe, calme et volupté. Le soleil, l'eau sur ma peau, la musique de la cascade, la fraîcheur de l'ombre et ce léger vent qui me caressait alors que je fondais au soleil. J'ai successivement joué à la sirène, me suis laissé porter par l'eau sur ma bouée, et ai fait des batailles d'eau. Retour aux origines, à l'eau qui enveloppe le corps et le porte. Des caresses aquatiques et des remous qui bercent.
Et les lectures tellement pas scolaires. Revivre le drame d'Harry Potter 6, sur fond de cascade. Loin de tout, j'ai dit.
Je me suis remise, jour après jour, de France-Italie, comme une convalescente :) J'ai subtilement suggéré à mes parents que le maillot de Ribéry serait un excellent cadeau d'anniversaire.
On a fait une virée à Fos-sur-mer. Mon père dit qu'on y est revenus il y a 5 ans, mais je ne m'en souviens pas. La dernière image figée que j'ai de cette ville date d'il y a neuf ans. En voyant les usines de La Véra, en passant près de marais à moustiques, j'ai eu l'impression de revenir en 1996. Je me suis revue toute petite au milieu des Festines, et ai regretté qu'ils aient changé leur organisation spatiale.
La Provence, particulièrement la Camargue d'Arles à Martigues, et même un bout du Languedoc avec l'Hérault, tous ces endroits, ces villes, ces plages, c'est mon pays d'adoption. J'y reviens, et je me dis "je suis chez moi". Chaque nom de ville résonne comme une petite musique familière assortie de bons souvenirs. Marcel Pagnol n'est peut-être pas étranger à tout ça, lui qui m'a offert la première quadralogie de mon coeur, bien avant Harry Potter ou les Royaumes du Nord, lui que j'ai considéré comme "mon auteur préféré" avant de découvrir les autres.
Je suis sans cesse ramenée à un rêve que j'ai depuis des années, qui est d'avoir une maison près des Alpilles ou en Camargue. Et peu importe que Philip Pullman ait prétendu "qu'il n'existait pas d'ailleurs".
Ces vacances étaient un coin perdu dans le temps. Une quasi-erreur dans la continuité de mon espace-temps. A Montreuil, la vie est radicalement différente, mais Lolita nie en bloc.
[ Bande Son ]
Se contenter d'un kaléidoscope des 3 semaines précédentes, au lieu de l'image directe et entière. Même si je ne sais pas par où commencer.
J'ai tenté d'avoir 9 ans, après avoir tapé des pieds et des mains pour ne pas en avoir 1x. Ma cousine Zoé et moi avons rivalisé dans cet art du travestissement. J'ai voulu des bouées pour la piscine, j'en ai eues, j'ai commencé à inventer une histoire pour enfants et Zoé a dessiné les personnages, j'ai dormi avec mon singe orange en frôlant l'apoplexie quand j'ai failli l'oublier sous une couette, je me suis replongée dans Harry Potter et Le Miroir d'Ambre, et j'ai fait des câlins à ma maman dans la piscine.
Le syndrome Peter Pan fait rage.
J'ai frôlé la Solénite, reprenant mes esprits à temps malgré la menace, car je crois avoir compris le problème. Il est peut-être juste un peu tôt pour en parler ici, et même en parler tout court.
La Solénite menaçait à cause des échecs à répétition, et des tentatives d'essai avortées pathéticomiquement. Il y a des avions à midi pour Amsterdam, des textos sans réponse, et des rétrospectives mentales : sur cinq ans, seuls quelques 6 mois ont été vraiment réussis et constructifs. Le reste, le quasi-néant.
C'est pour ça que le problème m'est apparu en fait presque clairement. Je suis quand-même capable de trouver le problème chez les autres, sans le voir chez moi. C'est beau la lucidité.
J'ai mangé comme un aspirateur à nourriture. Ce n'était pas manger pour manger, car mes parents ont rivalisé d'idées avec le barbecue. Du petit-déj' béton que je me préparais aux repas gatronomiques nocturnes, il est presque miraculeux que je n'ai pas pris 25 kilos.
J'ai adoré mes parents en les détestant chaque fois l'instant d'après. Ils sont géniaux et adorables, mais très très TRES difficiles à vivre au quotidien, leurs lubies et manies s'exaspérant avec l'âge. Je crois n'avoir jamais autant haussé le ton (comprendre : crié) que pendant ces trois semaines.
"Je gueule plus fort que toi", je l'ai même dit à mon père quand il essayait de me concurrencer. Personne, aussi paternel soit-il, ne prendra le pas sur moi.
J'ai surmonté ma peur des insectes. Les guêpes ne me faisaient plus hurler ni détaler en courant, je me suis approchée très près d'une libellule pour la photographier, je n'ai pas paniqué en voyant un insecte-volant-au-corps-gros-comme-mon-pouce-et-aux-ailes-énormes-et-bruyantes. J'avais presque envie de prendre un hanneton dans ma main.
C'est à peu près aussi incroyable que mes ongles que je ne ronge plus depuis un an.
Hors haussements de ton, j'ai passé trois semaines de pure relaxation. Loin du gris, loin des nuages, loin des rush métropolitains.
J'ai glandé au bord de la piscine presque tous les après-midis, souvent en compagnie de ma cousine dont les parents séjournaient à Marseille. Luxe, calme et volupté. Le soleil, l'eau sur ma peau, la musique de la cascade, la fraîcheur de l'ombre et ce léger vent qui me caressait alors que je fondais au soleil. J'ai successivement joué à la sirène, me suis laissé porter par l'eau sur ma bouée, et ai fait des batailles d'eau. Retour aux origines, à l'eau qui enveloppe le corps et le porte. Des caresses aquatiques et des remous qui bercent.
Et les lectures tellement pas scolaires. Revivre le drame d'Harry Potter 6, sur fond de cascade. Loin de tout, j'ai dit.
Je me suis remise, jour après jour, de France-Italie, comme une convalescente :) J'ai subtilement suggéré à mes parents que le maillot de Ribéry serait un excellent cadeau d'anniversaire.
On a fait une virée à Fos-sur-mer. Mon père dit qu'on y est revenus il y a 5 ans, mais je ne m'en souviens pas. La dernière image figée que j'ai de cette ville date d'il y a neuf ans. En voyant les usines de La Véra, en passant près de marais à moustiques, j'ai eu l'impression de revenir en 1996. Je me suis revue toute petite au milieu des Festines, et ai regretté qu'ils aient changé leur organisation spatiale.
La Provence, particulièrement la Camargue d'Arles à Martigues, et même un bout du Languedoc avec l'Hérault, tous ces endroits, ces villes, ces plages, c'est mon pays d'adoption. J'y reviens, et je me dis "je suis chez moi". Chaque nom de ville résonne comme une petite musique familière assortie de bons souvenirs. Marcel Pagnol n'est peut-être pas étranger à tout ça, lui qui m'a offert la première quadralogie de mon coeur, bien avant Harry Potter ou les Royaumes du Nord, lui que j'ai considéré comme "mon auteur préféré" avant de découvrir les autres.
Je suis sans cesse ramenée à un rêve que j'ai depuis des années, qui est d'avoir une maison près des Alpilles ou en Camargue. Et peu importe que Philip Pullman ait prétendu "qu'il n'existait pas d'ailleurs".
Ces vacances étaient un coin perdu dans le temps. Une quasi-erreur dans la continuité de mon espace-temps. A Montreuil, la vie est radicalement différente, mais Lolita nie en bloc.
[ Bande Son ]