Article écrit le 21 octobre, chez Sarah et Lorane. Je n'ai pas trouvé le courage ni l'inspiration pour le finir.

Ma tâche va être ardue. Comment expliquer que tout va bien ? Je pourrais chipoter, et arguer que mon seul problème est un problème de taille, mais je n'en ai pas envie. Chacun sa croix, comme dirait l'autre, donc basiquement on s'en fout.
Ce qui compte, c'est ce qui va suivre.

Ce qui compte, c'est que je suis devenue le titre de ce blog : un kaléidoscope, une vraie machine à couleurs.
Essayons d'être rationnelle pour expliquer de façon claire que Ma vie a changé : l'important c'est le temps, l'important c'est les gens, l'important c'est l'espace, n'est-ce-pas ? Et ces trois horizons principaux, le triangle de ma vie, sont nés à partir de la prépa.

La prépa, parlons-en. Un joli phénomène, de cuber. On se lance dedans sans trop savoir pourquoi, et on finit par y tenir comme à la prunelle de ses yeux. Heureusement que j'ai eu cette idée saugrenue, même dans une autre spécialité, même dans un autre lycée que ma première khâgne. L'espace-cocon, ce lycée. J'y évolue comme dans ma chambre, tant je m'y sens à l'aise.
Grâce à la prépa, mon monde a pris les dimensons de l'Univers, et seuls les TL qui ont eu leur bac en 2004 et 2005 devraient comprendre le détournement de citation. La TL, une référence que je n'ai pas prise au hasard, la TL mon trampoline grâce auquel je me suis propulsée directement au pays des merveilles (sans le "ou pas" de Lorane !). Le pays des merveilles, la prépa. L'évidence de l'enchaînement, entre TL et aujourd'hui, entre case "terre" et case "ciel".

Et comme le ciel est infini, mon monde aussi a fini par le devenir. Pas toujours grâce à la prépa d'ailleurs : des fois, toute seule comme une grande, j'ai fait connaissance avec certaines personnes -Julien ou Margaux, pour ne citer qu'eux ; d'autres fois, mes amitiés nées avant l'hypo ont été assez fortes pour survivre aux moments sombres de l'adolescence. Et à chacune de ces personnes correspond une nouvelle porte d'entrée sur un monde différent.
Mes amitiés sont fractales, pour emprunter un langage dont je n'ai pas l'habitude. Je me plais à parler de mondanité, tout en sachant que ça n'en est pas pour moi. J'aime porter mes pas en des lieux nouveaux, des lieux de vie qui ne sont pas la mienne et où, pourtant, je suis la bienvenue.
J'ai passé l'année précédente à dormir ailleurs que chez moi, à tel point que j'en avais fini par mettre systématiquement une brosse à dents dans mes sacs. L'espace s'agrandissait au fil des jours, et je pense pouvoir dire sans me tromper qu'il ne s'est pas rétréci depuis. Et même si je vois moins souvent des gens comme Mathieu ou Tristan, je sais qu'ils sont là, et qu'il suffit de les recontacter pour que leur porte me soit de nouveau ouverte.

Comme je l'explique un peu plus bas, Coline a dit "Chaque année est meilleure que la précédente", et Sarah a dit "On sera là dans 10 ans". Je ne suis plus angoissée par le temps qui passe, tout juste encore de légères inquiétudes. J'ai 19 ans et c'est merveilleux, j'aime ce chiffre. Il fait grande et pas trop. Il fait djeunz et pas trop. Il fait "je fais des choix" mais pas trop. Il accompagne ma personnalité, il ne me brusque pas, il prend le temps comme moi.
Je prends le temps d'avoir 19 ans, et je ne sais pas comment je pourrais mieux exprimer l'intensité de l'instant. Entre sourires à la volée et confidences dérobées, les moments volés d'intimité avec mes amis m'appartiennent.

[ Bande Son ]