mercredi 31 janvier 2007

Freud et moi

Incident(s) psychanalytique(s), qui a (ont) failli me coûter une année pour rien. Et qui montrent surtout à quel point j'ai peur de rater le concours, je crois.

Après m'être aperçue hier que l'ENS ne blaguait pas avec les délais, que mon dossier d'inscription devait A LA FOIS être envoyé et être reçu aujourd'hui, que Mas. m'aurait pendu par les ovaires si mon inscription n'était pas validée, MAIS que je pouvais faxer tout cela ce matin..

Devinez quoi..

Je suis partie ce matin en oubliant les papiers dans ma chambre.

(Pour ceux que la fin de l'histoire intéresse, elle se finit quand-même bien, avec un envoi par fax doublé d'un envoi en recommandé.)




lundi 29 janvier 2007

Kaléidoscope

.. ou La confusion des sentiments

J'ai décidé de réserver les pensées construites en 3 parties (2 pour le prof de lettres qui adore les plans tordus) à mes dissert. Je ne sais plus presque plus comment penser autrement qu'avec une problématique, et ça devient problématique, moi qui aime tant écrire au fil de la plume, ou plutôt au fil des doigts, quand je tapote sur un clavier.
J'ai écrit il n'y a pas longtemps, dans le métro, la phrase que voici : "J'ai tant voulu t'exiler de mon corps." Et je ne me doutais pas que je pourrais redire cette phrase à l'infini, qu'elle restera valable pendant encore tellement de temps, trop de temps, et trop de temps tue le temps.
Parce que comme chacun sait, trop de quelque chose tue le quelque chose. C'est ma phrase favorite en ce moment. Je la décline sur tous les modes : trop de travail tue le travail, trop de fatigue tue la fatigue, trop de raclettes tue la raclette. Oui, oui, tous les modes.
Et là, je trouve que trop de rêves bizarres tue le rêve bizarre. Enfin, pas bizarre, juste désarçonnant, surprenant le plus souvent mais pas tout le temps. Il ya des rêves qui ne font qu'exprimer ce qui m'obsède depuis des semaines.

Ahah, des semaines, je blague. Depuis des mois oui. Mais après tout, ce n'est pas si grave, c'est Justine Lévy qui l'a dit : "Rien de grave".

Phèdre aussi dit souvent des choses intéressantes, mais mon père n'est pas le roi des Enfers, et je ne suis pas reine non plus. J'ai dit quasiment la même chose il y a une éternité, sur mon ancien blog, que j'aimerais tragédiser ma vie, me laver de toute responsabilité, mais impossible : j'ai juste l'air grandiloquente, voire carrément ridicule. Je ne suis pas Phèdre, et c'est bien dommage. J'aurais pu dire que "c'est Vénus tout entière à sa proie attachée", ou encore implorer que "les moments me sont chers, écoutez-moi, Thésée". Je ne peux que substituer aux alexandrins une bête phrase qui implore l'oubli et l'oubli, et encore l'oubli.

Eternal Sunshine Of The Spotless Mind, hum ?

Il est plutôt souillé pour l'instant. Souillé de rage, d'outrage, de larmes.

Mais la lassitude, en réalité. La fatigue. Le mode automatique. M a chanté "J'mitraille en automatique, dans ma tête ça va très très vite, les souvenirs qui dérangent dérivent, ma mémoire est sélective, 'faut oublier" C'est donc ça, le secret, l'oubli imploré quelques lignes plus haut.
Pour l'instant, je ne fais que me renfermer sur moi-même, et les quelques allusions very scarce sont effectivement très rares, je n'aime pas développer quand ça ne va pas. Enfin, ça dépend, parce que cet article est quand-même un sacré développement, un long fil continu, une bobine qui se dévide, et qui vide mon sac. Enfin presque. Je procède par allusions, car même parler me fatigue. Je ne me sens pas la force de dire ce qui ne va pas, que la khâgne-bis ça te fait bouffer tes tripes par les narines (surtout que je rame plus que les autres cubes, ce qui n'est pas particulièrement rassurant en soi), et que tout le reste vient se greffer par-dessus, s'accroche aux tripes arrachées ci-dessus, tournoie et se dépouille les restes de ma force.

La force centripète du désespoir contre la centrifugation de la rage.

Les livres posés sur mon bureau me narguent. Je m'arrête d'écrire quelques secondes, je lève le nez du clavier, et je les vois. Ils me chuchotent tous des reproches en continus, des Mas. démultipliés qui m'affirment "vous l'savez", alors que non, je ne sais rien des pages accumulées sous mes yeux.

Je n'ai même pas la force de sourire. Je le fais en classe par automatisme, et parce qu'il faut bien avouer que les profs en disent parfois de belles. Et puis, il y a celles qui ont des vies trépidantes, quand moi je regarde le temps passer, comme une vache regarde les trains. Tiens, association d'idées : vache -> élevage de vaches -> commentaire de carte en spé géo -> 5/20 -> commentaire du prof : "Grand I : délire complet, 'faut arrêter de fumer avant les épreuves du CB"
En fait, j'ai l'air de m'en plaindre, mais au bout d'une seconde ça m'a beaucoup fait rire. Et ça me fait encore rire. Et même pas jaune. Je me demande réellement comment un prof peut oser écrire une énormité pareille (même si ma copie est en effet elle aussi truffée d'énormités)

Il reste moins de 3 mois, dont 6 semaines de cours, avant le concours. Là j'ai envie de dire : L O L devant la masse qui reste à faire.

La khâgne est une succube qui n'a aucune pitié.

S'il n'y avait que ça. En réalité, la khâgne est plutôt un souffre-douleur, le moyen de croire que l'an prochain, tout ira forcément mieux sans elle. "L o l" bis ?

En réalité, le problème c'est "La déclaration", en réalité, le problème c'est "La vie ne vaut rien", en réalité, le problème c'est de ne plus entendre "La princesse et le croque-notes", en réalité, le problème c'est le 11 septembre, en réalité, le problème c'est..
C'est moi. Sauf que bon, je ne vais pas faire une séance de mortification non plus, ni me flageller sur la place publique. Je persiste à penser que les autres ont également un léger problème.
Et je ne sais même pas pourquoi je remue la poussière, ça ne sert à rien. Enfin si, peut-être juste déverser ma bile sur des gens qui n'ont aucun droit de réponse. Ca n'avance rien, mais ça met un peu de baume au coeur.

Il faut avancer, c'est bien ça ? Sauf que, comment fait-on quand on avance à l'aveuglette ? Boris Vian a écrit : Tant de temps à attendre, à chercher dans le noir. Et c'est son plus beau poème, son manifeste, mon manifeste à moi aussi.

Il faudrait se souvenir des belles choses, c'est écrit sur un post-it accroché à mon bureau depuis peut-être 2 ans. La douceur de vivre tient résumée dans ce rappel : il y a eu des belles choses, il y en a peut-être actuellement dont je ne me rends pas compte, et il y en aura plus tard. C'est certain. J'y crois avec la force du désespoir. Pour l'instant, je ne constate juste rien qui puisse mériter le qualificatif "beau".
J'aurais voulu retrouver la folie de l'an passé, mais tout a une fin.

Même cet article.

PS : J'ai provisoirement rétabli le système de commentaires.

[ Bande Son ]




samedi 27 janvier 2007

Les malheurs de Sophie

Il y a le sérieux hyperbolique de Vanessa, et les malheurs hyperboliques de Marine, parce que j'ai envie de guillaumiser la façon de formuler ma vie (même si le prof de lettres trouverait une formule encore plus alambiquée).

J'hyperbolise ma rancoeur contre F., lycée débile constitué d'élèves débiles, qui ne savent même pas faire correctement semblant de ne pas me voir. Salut Viviane, oui je sais ça t'oblige à me dire bonjour aussi, mais rassure-toi, moi aussi c'était de la pure politesse. Et les autres, même pas bonjour, oh ben non dis ! 'Faudrait voir à pas exagérer ! On a passé un an dans la même classe, on s'est même parlé ! Tu te souviens pas ? Ah si si, j't'assure ! Ne dis pas non, j'insiste ! Comme on se retrouve, dans une conférence sur Proust entre cubes, c'est-t'y pas marrant, tilalilalou ! Et oui, j'ai cubé, et hors-de-F., TRUC DE OUF ! Ah non pardon, pas "truc de ouf", parce que de toute façon, tu reconnaissais ma tête sans vraiment pouvoir dire où tu m'avais déjà vue. Attends, j'te facilite la tâche : la fille au fond de la classe qui dormait toujours en lettres et en philo, tellement ça la saoûlait d'être là.. Ben c'était moi ! Ca te revient ? On est toujours pas potes ? Non ? Okaaaaay.

Et l'autre, là-bas, qui lui a merveilleusement fait semblant de ne pas me voir. Ben désolée d'avoir fait la même chose en sortant, et en rentrant dans la bouche de métro sans même essayer d'établir la communication. Ca, après les textos sans réponse, je crois que j'ai compris le message. J'ai osé repasser de l'autre côté du périph'. On est retournés dans nos mondes respectifs, adieu, et ravi/e de t'avoir connu/e.

F., le seul endroit du monde, avec le métro parisien, où on peut crever sur place sans que personne ne te regarde.




jeudi 11 janvier 2007

Du sens en assonance

My life, you electrify my life
Let's conspire to re-ignite
All the souls that would die
Just to feel alive

(Muse)




dimanche 7 janvier 2007

"Que sera 2007 ?"

Question posée à un ami de ma mère, en référence au thème d'un meeting LO.

Réponse : "L'année de ton déménagement à Lyon."

SIC.




mardi 2 janvier 2007

Les promesses

Promesse. N.f. Morceau d'espérance perpétuelle, contenant tous les possibles, mais n'en réalisant aucun. Syn. Inachèvement, mensonge.

2006 était l'année des promesses, et je crois bien qu'aucune ne s'est réalisée.
J'étais suspendue aux promesses toute l'année, j'ai cru au sens fort du mot. Et c'est beau de croire, vraiment. Seulement, le moment où l'on comprend que la promesse ne sera pas tenue donne un goût rétrospectivement amer aux jours d'espérance.

J'ai passé une année riche en émotions, en amitié, en rencontres, en événements. Mais je ne veux plus jamais de ces effondrements en mode mineur quand, après m'être accrochée à mon misérable espoir comme à un os, je réalise que ce n'était qu'un espoir. Le mode mineur, c'est parce que tout est plus triste, plus intime et renfermé, quand une promesse est oubliée par la personne qui l'a faite.
J'ai cru. Toute l'année ; mais l'espoir qui s'effiloche n'a pas résisté. Quelques filins épars subsistent çà et là dans des recoins de ma mémoire, mais ils ne suffisent pas à refaire ce patchwork de vie que je m'étais imaginée, et qu'on m'avait en quelque sorte promis.

La seule promesse qui a été tenue (mais est-ce réellement une promesse, lorsque, même tournée vers le futur - I'll be there for you - elle prouve dans le présent, chaque jour, sa capacité à se réaliser - 'cause you're there for me too) est celle de l'amitié. Ce blog le prouve suffisamment.

Debout Sur Le Zinc a dit : Et si un jour tu t'éloignais de moi, vers un avenir radieux, vers ces chemins où jamais plus tu ne verras ton reflet dans mes yeux, jamais jamais jamais je n'oublierai les promesses, mes regrets, tes caresses.

Je souhaite que 2007 soit l'année des promesses réalisées.

[ Bande Son ]