samedi 31 décembre 2005

Non

Je suis conciliante. Jusqu'à certaines limites, qui mettent du temps à arriver. Autant je suis colérique avec les objets et les événements, autant je suis capable d'une patience de reine face aux personnes.
Et c'est pas peu dire.

Je suis colérique quand mon baladeur mp3 refuse de marcher dans le froid, et que je me mets alors à le cogner contre le banc de l'arrêt du bus. Je suis colérique aussi quand mon ordinateur bugue et se prend des coups de pied. Je suis colérique quand je ne retrouve pas ma carte Imagine'R et que je balance par terre ce qui recouvre mon bureau.
Je le suis parfois avec les personnes, et dans ces cas-là, il vaut mieux m'éviter. Pas que je sois une dangereuse criminelle, mais mes colères sont aussi rares que violentes.

En ce moment, j'ai l'impression de m'énerver souvent. Enfin, c'est pas une impression. Je suis déjà à fleur de peau, parce que mon lycée actuel n'est pas à la hauteur du précédent, et par-dessus le marché, un complot international m'en veut. Ma mère n'a jamais été aussi imposante, mon père de mauvaise humeur limite dépressive, et quand c'est ni l'un ni l'autre, c'est S-qui-ne-veut-pas-que-je-mette-son-prénom-sur-mon-blog-alors-je-suis-conciliante-mais-tout-le-monde-aura-compris-qu'il-s'agit-de-mon-ancien-copain.
Alors forcément, j'en ai par-dessus la tête, et je ne m'épargne aucun règlement de compte. Et ça soulage, enfin parfois. Ca soulage quand j'arrive à exprimer mes reproches, ça soulage quand le problème ne s'envenime pas, ça soulage quand ce qui était latent éclate pour de vrai. Encore faut-il que je mette en mots mes problèmes.

Je me demande si j'arriverai un jour à avoir une vraie dispute avec mes parents. Pas juste un moment de froid où je retiens tout en moi, où je me contente de résister à leurs histoires, plutôt qu'exprimer ce que moi j'ai à dire dans l'histoire. Depuis quelques mois, j'envoie allègrement balader ma mère chaque fois qu'elle me colle un peu trop, ou m'ennuie avec ses excentricités ; je monte le ton quand mon père essaie d'imposer des petits trucs-à-la-con-du-quotidien, que je n'ai aucune raison d'accepter.
Et c'est tout. Je suis dans ma période "je refuse", je dis non à ma façon. Je parle aussi fort qu'une poissonière, je jette la main en l'air d'un geste rageur, j'utilise des mots violents. Rebellz Attitude, quand tu nous tiens.

Sauf que c'est pas aussi simple, parce que mes parents ne sont pas les seuls à bénéficier du mode "Marine en Colère : ON". Et dans ces autres cas, je m'aperçois que la parole est libératrice. Ce que je peux dire de rancoeur à S, je devrais pouvoir le dire à mes parents. Je devrais pouvoir être prête dans ma tête, avoir préparé les phrases, faire face à leur réaction. Certes je lui ai balancé ce que j'avais sur le coeur via MSN, mais j'aurais dit la même chose de vive voix, tant j'étais parvenue à bout. Alors j'attends quoi avec mes parents ?
Je suis incapable du moindre reproche envers ma mère, par exemple. J'ai beau avoir préparé la phrase, l'avoir répétée intérieurement. Elle reste bloquée.

Dire non, ça je sais faire. M'énerver, ça je sais faire. Dire j'en peux plus, ça je sais faire aussi.
Mais j'ai jamais dit ce qui allait pas à mes parents.

Il est peut-être temps de passer du non tout court au "non parce que". Peut-être.




mardi 27 décembre 2005

Porque te vas

Jeanette, Porque te vas

Hoy en mi ventana brilla el sol
Y el corazon
Se pone triste contemplando la ciudad
Porque te vas

Como cada noche desperté
Pensando en ti
Y en mi reloj todas las horas vi pasar
Porque te vas

Todas las promesas de mi amor se iran contigo
Me olvidaras
Me olvidaras

Junto a la estacion lloraré igual que un nino
Porque te vas
Porque te vas

Bajo la penumbra de un farol
Se dormiran
Todas las cosas que quedaron por decir
Se dormiran

Junto a las manillas de un reloj
Esperaran
Todas las horas que quedaron por vivir
Esperaran

Todas las promesas de mi amor se iran contigo
Me olvidaras
Me olvidaras

Junto a la estacion yo lloraré igual que un nino
Porque te vas
Porque te vas
Porque te vas




vendredi 23 décembre 2005

Où on apprend que N. veut se marier avec moi, et que le Che s'est réincarné en poisson rouge

La journée d'hier avait pourtant commencé (plus ou moins) normalement.
Un peu comme dans tous les films où le miracle de Noël se produit : un magasin normal où un mannequin prend vie pour devenir la mère d'un enfant, une sorte d'huissier qui se révèle être l'homme de la vie d'une mère divorcée. Ou encore un Ecole des Loisirs où tout finit toujours par s'arranger, un Marie-Aude Murail par exemple. Ma journée était programmée pour tourner au Marie-Aude Murail.

Je n'ai pas eu un seul instant de répit durant la journée, du matin jusqu'au soir : lever à 10h après 4 heures de sommeil (j'ai toujours de bonnes idées avant d'aller dormir "Tiens, et si je refaisais mon site MarchandeDeCouleurs" ?), chez Sarah à midi pour récupérer mon écharpe et surtout tous mes sacs de cadeaux, rentrer chez moi manger, être à 14h à la mairie pour donner son cadeau à JB et aller avec lui à Neptune (sorte d'Emmaüs tenu par des personnes en réinsertion), à partir de 16h continuer mes courses de Noël sur Paris, rentrer chez moi pour l'emballage, et retourner chez Sarah à 21h pour notre Noël. Pfiou.
En fait, ça me plait de jouer ma femme pressée de temps en temps. Je ne le ferais pas tous les jours, mais ça m'amuse d'avoir la bougeotte, être ici un moment puis apparaître là-bas l'instant d'après. Le don d'ubiquité fait partie du miracle de Noël.

C'est un peu comme si un marchand de sable avait saupoudré de la magie de Noël partout sur ma journée. Il en a saupoudré sur mon passage chez Sarah qui était en train de regarder Friends (pour changer mdr.. Je suis sûre qu'elle est née en récitant déjà les blagues de Chandler), il en a saupoudré sur mes 2 heures avec Jean-Baptiste, sur mon shopping de Noël, et évidemment sur notre soirée de Noël.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu Jean-Baptiste comme ça : il était bien, à peine stressée par les cours, drôle, et gentil. Le fait que je lui offre un cadeau lui a fait plaisir, et une fois dans Neptune, il n'arrêtait pas d'être lui-même. C'est-à-dire que je partais dans des fous rires toutes les 2 minutes, parce qu'il était dans son univers : des fringues laidissimes qui lui vont pourtant à merveille. Avec un peu de honte, parce qu'on est moyennement la clientèle visée par Neptune (où des gens vraiment pauvres achètent vraiment des affaires là-bas parce qu'ils en ont vraiment besoin), on est ressortis avec 15 fringues pour 8€.
Et il a décidé d'ouvrir mon cadeau : apparemment, je lui ai offert de la magie de Noël aussi, à en croire son sourire en découvrant les 3 carrés de pâte fimo. Enthousiasme enfantin.

Pendant que je cherchais les cadeaux qui me manquaient, en vue du Noël avec les miss, j'ai été amenée à repasser près du lycée. Et là, c'est un tout petit truc, mais ça a illuminé mon après-midi : j'ai eu 2 muffins délexquisavouricieux pour le prix d'un. Au Columbus Café (pour ne pas le nommer), j'ai demandé un muffin pomme-cannelle, et la vendeuse m'a rajouté un poire-vanille qu'elle ne pouvait vendre, parce qu'il était cassé. Vive la magie gourmande de Noël. (Et NON, je ne pense pas *toujours* à manger !)
Même que la magie de Noël, ça peut aussi être un tour dans Paris, au milieu des gens dont les bras sont chargés de sacs de cadeaux. Ca se sent dans l'air, ça se voit, ça s'entend dans les conversations. Il n'y a plus que ça. Il y a la tristesse du jour qui tombe, compensée par l'éclairage des illuminations de fin d'année. Il n'y a plus que Noël partout, et j'aime me sentir concernée par cette magie. Et merde aux cyniques qui verront derrière tout cela une orchestration commerciale machiavélique destinée à écraser chacun entre les pinces de la société de consommation.
En tout cas, aux Halles, à St-Michel et dans le Marais, Noël existe.

Je vous passe mon enthousiasme à emballer les cadeaux, ça doit être une de mes activités préférées au monde. Imaginer la surprise des gens en déchirant le papier, la simple joie de tenir le cadeau entre ses mains, et chercher à deviner ce dont il s'agit à travers l'emballage. Je me sentais en partie responsable de la soirée qu'allaient passer les miss "Il faut que l'emballage donne envie, il faut que le cadeau plaise, il faut que le sourire accompagne le geste, il faut.."
Il faut penser à tout ça pour réussir un Noël. Particulièrement le nôtre, qui est le premier que l'on fait ensemble.
Et la magie de Noël qui m'emporte, au moment de mon arrivée chez Sarah, un monde parallèle au même titre que la chocolaterie de Roald Dahl vue par Tim Burton. Au même titre que le monde de la littérature jeunesse. Un monde avec ses propres codes et ses protagonistes qui ignorent le monde extérieur. Un monde qu'on ne quitterait pour.. rien au monde, justement.

Sarah, Fatima saluée avec joie sautillante, Coline, Lorane, Marion et Maëlle accueillies avec joie sautillante aussi, et les seuls garçons de la soirée (suite au lâchage de Nicolas, hum) : Madieu (copain de Sarah) et son meilleur ami Alex.
Première fois qu'on est toutes réunies depuis une éternité, j'ai l'impression. Il en manquait toujours une, mais là on était toutes ensemble. La Famille réunie. Et les cadeaux tous posés au pied de la télé, à défaut du sapin. Une vraie montagne, sur laquelle on s'extasie toutes comme des enfants surexcités. Du cadeau XXL au petit emballage, de celui emballé parfaitement à celui dont l'emballage émouvant aurait pu être fait par un enfant de 4 ans (une certaine C.. n'est pas visée). Un Noël mieux qu'on aurait pu l'imaginer.
Et aux mauvaises langues (non, en fait, elles ont raison) qui prétendent que je ne pense qu'à manger, même le fait qu'il manque un repas de Noël ne m'a pas dérangée. Ahah. Les pizzas ramenées par Fatima ("les moins chères d'Auchan, y'a rien dessus, je vous préviens") convenaient très bien.

Je pourrais raconter la chaleur du salon de Sarah, les fauteuils toujours là pour nous, la cuisine propice aux discussions, l'indigestion de bonbons, le "je n'ai jamais" (sorte de jeu à boire qui pourrait très bien être soft, mais qui tourne toujours au graveleux) improvisé vers 23h, malgré les réticences de Coline Marion et moi.
Je pourrais raconter l'ouverture des cadeaux dans une ambiance presque électrique, tous les cadeaux que j'ai eus, et tous ceux que j'ai offerts, les papiers cadeaux qui jonchaient le sol et la joie enfantine devant nos trésors, les Barbies de Fatima, mon diadème et ma baguette magique, le poisson rouge de Sarah (Coline au vendeur : "Il s'appellera Ernesto, d'où l'importance qu'il soit rouge"), ou encore le mini baby-foot de Madieu.
Je pourrais raconter la joie de se retrouver, les accolades, les sourires sans raison, les rdv donnés pour être sûres qu'on est bien toujours ensemble, les mois qui passent et nous rapprochent de la cohabitation, les anecdotes échangées, nos discussions incompréhensibles pour Alex.
Je pourrais raconter Alex, qui s'est très bien fondu parmi nos délires malgré tout, et qui nous a fait partager son humour vers 2h du mat', alors que Madieu et Sarah s'étaient éclipsées (pour on ne sait quoi hum), les coups de fil anonymes (et longs !) qu'il a passés à des numéros qu'on lui filait, ses trouvailles à partir du briefing fait sur chacun ("alors lui, c'est un homophobe, misogyne, raciste" s'est transformé au téléphone en "allez, rejoins-nous, fais pas ta tafiole"). Mention spéciale pour l'appel passé à quelqu'un de mon ancien lycée JJ, à qui il a fait dire (le plus sérieusement du monde, même si je préfère penser qu'il plaisantait) "Marine ? J'vais me marier avec elle" et "entre Coline, Lorane, Maëlle et Marine, je prends Marine". Oh, merde.
Je pourrais raconter le réveil dans les vapes vers 9h, les dernières accolades avant de se revoir, et le trajet dans le bus avec mon diadème sur la tête.

Mais ça serait essayer d'approcher un univers que seules les photos peuvent retranscrire. Et des photos, il y en a eues. 90 en quelques heures. La magie d'un Noël en famille mérite bien cela. Ca méritait bien un article au titre rappelant les chapitres de "Oh, boy !"

Réponse de Lorane à mon sms pour toutes les remercier : "Je recrois au Père Noël, à la magie de Noël ! Je t'aime, je t'embrasse"
Pour moi aussi, le Père Noël existe.




jeudi 15 décembre 2005

Toute petite chose

Aucune perspective ne m'attire, là maintenant tout de suite. Rien ne me fait trépigner d'impatience, pas même Noël ou les vacances. Tout me semble grisâtre. Peut-être juste ces notes sur mon ordinateur, comme un rayon lumineux qui déchire la poussière.
Lili était belle à croquer, Lili farouche ô ma Lili ! Venez, je vous emmène ! (Mali) ou encore Et tu sais, le jour où la vie m'a lâchée, j'ai senti sa présence, il m'a raccompagnée.. (Tryo)

Je ne sais pas ce qui me prend depuis quelques jours, mais j'ai l'impression d'être au fond. Au fond de quoi ? J'en ai pas grande idée, et puis il paraît qu'il y a toujours plus profond que le fond, alors bon. Mais je rame dans la mauvaise humeur.
Pourtant je me lève en ayant la pêche, je prends le métro avec Fabien et je suis enthousiaste pour deux. J'arrive même à lui arracher des sourires, alors qu'il est épuisé jusqu'à l'os d'aller en cours. Arrivée devant le lycée, je perds plus ou moins cette forme, et quand je rentre à la maison, c'est plus la peine.
Lessivée. Et même pas forcément par les cours. Juste l'idée d'être chez moi face à ma non-motivation, face à mes parents, face au travail qui m'attend (et que je ne fais pas). Face à moi-même, en somme.

Aller en cours ne m'excite pas, je fais uniquement acte de présence, parce que j'ai un peu trop séché de cours depuis le début de l'année. Ce qu'on fait ne me transcende pas toujours, et surtout la chaleur humaine me manque. Les accolades du matin, celles du soir, les éclats de rire le midi, les squatts de la 302, tout ça me manque. Ca rendait la prépa supportable et humaine.
Là, il n'y a plus que des heures de cours, certes souvent agréables mais ça reste des cours, et des devoirs à préparer. Si je finis cette année, c'est uniquement parce que j'y suis déjà, alors autant y rester. Et par amour-propre : pas question que je rate la moindre année de ma scolarité. Et puis pour les autres..
Je suis une toute petite chose face à ce qu'on attend de moi.

Je suis toute petite, et je ne sais pas qui pourra me traîner, m'entraîner. L'an dernier, mon prof d'histoire avait le don pour me motiver. Entre les encouragements et les coups de pied au cul quand il fallait, je finissais toujours par me reprendre quand il y avait relâchement. Depuis plusieurs semaines, depuis le début de l'année peut-être même, je cherche en vain où trouver l'envie qui me manque.
Il y a bien le problème des équivalences à la fin de l'année, mon inscription à la fac qui n'est toujours pas faite, mais j'ai cette vague tendance à croire que tout finira toujours par s'arranger, et qu'il suffit de se laisser aller pour que ma bonne étoile intervienne. Alors je me laisse aller, fortement aller..
Et je suis seule face à moi-même.

Parce que mes amis ne peuvent rien pour moi dans cette situation. Mes parents pas grand-chose non plus, vu que je les envoie joyeusement paître s'ils ont le malheur de faire la moindre remarque sur mon (non-)travail. Du côté de ma famille, chacun est persuadé mordicus que je suis un génie qui vole au-dessus de tout, et ma tante me voit à l'ENS (ahah, blague du siècle). Et mon copain.. Euh, pardon, quel copain ? Une rupture pile au moment où j'en avais besoin (en même temps, c'est jamais le bon moment).
Alors forcément, j'ai l'impression que rien ne va plus.

J'ai fait la liste de ce qui me tombait dessus, il y a 2 ou 3 soirs. Ca possédait son côté instructif. Il faudrait que je me prenne en main, que je me bouscule, que je me dise "Putain, y'a urgence là, si tu veux réaliser tes envies". Je devrais m'affoler, mais non. Je suis impassible. J'aurai 4 au concours blanc d'histoire ? Il me suffira de le cacher à mes parents et à mon ancien prof d'histoire. Je n'ai toujours pas fini mon dossier de colle de géo à rendre en novembre ? J'ai les vacances de Noël. Je n'ai toujours pas prévenu mes parents que je voulais déménager l'an prochain ? Le Saint-Esprit s'en chargera.
Rien ne me fait bouger. Pas envie de lire, pas envie d'aller au ciné, pas envie de sortir. Je sors parce que je sais que je le dois. Parce qu'une fois vaincue ma flemme, je suis contente d'être avec mes amis, et je ne veux pas me renfermer sur moi-même.
Mais à part celle de sortir, aucune nécessité ne me bouscule.

Plus que jamais, je me sens proche de la chanson de Tryo "Le petit chose". J'ai resorti l'arbre généalogique qu'a fait ma grand-tante généalogiste, j'ai resorti la liste de mon ascendance jusqu'au 18è siècle, et je me suis plongée dedans. Je me suis impregnée de ces noms si lointains, de ces lieux étrangers. J'ai imaginé leur vie, je me suis demandé en quoi je leur ressemblais. Et j'ai pensé à ces oncles que je ne vois presque jamais, surtout du côté de ma mère. J'ai pensé à ma cousine Mathilde que je n'ai pas vue depuis des siècles. Et je me suis sentie un peu mieux, même s'ils sont loin.
Ca m'a rassurée de me répéter ces noms, de me dire qu'ils seront toujours là. De me dire "j'appartiens à un ensemble stable, appelé famille que j'aime et qui m'aimera toujours". Je suis eux, ils sont moi. On a tous en nous ce "petit chose" qui fait qu'on se sent appartenir à sa famille.

Alors je t'évacue d'un geste de la main
Te ramène à la porte, te montre le chemin
Mais tu es revenu à la chaîne
Et je suis passée de la haine
De la haine à l'indifférence
De l'indifférence à l'errance
Et tu sais le jour où la vie m'a lâchée
J'ai senti sa présence
Il m'a raccompagnée
J'ai compris qu'c'était pour la prochaine
Que dans l'autre vie j'emporterai mon problème..

(Tryo)

J'attends une intervention divine, du même type de celle qui m'a permis de voir Tryo deux fois de suite jeudi dernier.
Et pour le reste, on verra bien.




jeudi 8 décembre 2005

TRYO !

C'est ma vie. C'est mon adolescence, ma jeunesse.
Avec 2 ans de retard sur elle, je peux dire comme Aude que "les concerts, c'est ce que je préfère dans ma jeunesse".

Hurler
Chanter
Danser
Sauter
Pogoter
Pleurer
Applaudir
Jusqu'à s'en briser la voix, les yeux, et les os.

Ils ont chanté mes chansons préférées. Toutes. Même celles qu'ils n'ont jamais chantées ou ne chantaient plus depuis longtemps. J'ai cru que j'allais mourir de joie en reconnaissant les premières notes du "Petit chose", d' "Apocalypticodramatic" et de "J'ai trouvé des amis". Transe, mains et voix qui tremblent. Ca passe dans tout mon corps.
Tryo est magique en concert. Tryo est magique tout court. 3h de concert, une mise en scène à mourir de beauté et d'humour. Mali toujours mon futur mari (NB : le mettre au courant). Mes chansons, mes chansons..

C'est ma vie. Et c'était le concert de ma vie, accessoirement.

Et parfois j'ai des flashs pendant les concerts. Il y a des choses sur lesquelles je m'aveugle, et je ne sais pas pourquoi, mais les concerts m'y font penser. Ce soir, c'était la mascarade de la khâgne.
Le canular du siècle : moi en khâgne. Il est 1h15, demain j'ai un concours blanc de géo et je ne connais quasiment rien, car j'ai à peine ouvert mes cours. Je vais passer une partie de la nuit à réviser, et arriver défoncée à l'épreuve -que je raterai, car c'est de la géo.
Et je ne parle pas des autres matières du concours blanc, auxquelles je n'ai même pas ne serait-ce que penser.

Ma vie n'est pas là.
Ma vie, c'est prendre mon temps, ma vie c'est le contact humain, c'est les arts. Je ne peux pas réussir mon année de khâgne en passant tant de temps avec mes amis, et en sortant autant. Et le pire, c'est que je m'en fiche. Moi en khâgne philo dans un lycée prestigieux. Ahah. Mascarade, les enfants, mascarade..

Demain, je vais voir si je peux acheter une place de concert devant la salle, et rejoindre Sarah et Nico. Je veux revoir Tryo.
Ca, c'est ma vie.