lundi 30 janvier 2006

Willow

WAIIIIIIS JE LE SAVAIS JE LE SAVAIIIS WAIIIIS JEN ETAIS SUUURE WAAAIIIIS
Je viens d'avoir la réponse à des années d'incertitude ! WAIIIIIIIS

Comme quoi, j'étais pas totalement crétine au collège, j'avais bien deviné Charlotte ! WAIIIIIIIS !




Antigone n'a rien compris

Hier soir, avant de m'endormir, j'ai dû passer une demie-heure à me demander ce que mon adolescence avait changé chez moi. Et très bêtement, j'en suis arrivée à "tout". Très bêtement, car c'est le cas de tout le monde. Mais depuis à peu près 6 mois, depuis la fin de l'hypô et mes 18 ans en fait, je n'arrête pas d'y penser.
En trois ans, je suis devenue quelqu'un d'autre.

C'est l'histoire de Mademoiselle Nombril, qui vivait autrefois au Centre du Monde. Petit bout d'enfant qui était loin d'être effacée, elle n'aimait pas qu'on la contredise, et le faisait savoir. Il lui arrivait souvent de remarquer "ah bon tu ne savais pas ça" sur le ton de l'évidence, et parfois de dire de but en blanc "mais de toute façon, tu ne comprends pas". On lui disait souvent d'une manière ou d'une autre qu'elle avait de l'esprit, et rien ne lui plaisait davantage que de jouer au singe savant.
C'était une enfant calme, qui savait faire le clown devant ses amis et ses camarades. Elle était un peu beaucoup passionnément égocentrée, et adorait se faire remarquer en classe. Elle était tellement susceptible qu'elle prenait tout personnellement, car elle était habituée à être la petite reine de son monde, des parents aux instits. Et pourtant, elle avait des amies. Aussi incroyable que cela puisse paraître. Il faut dire que Mademoiselle Nombril pouvait aussi être très gentille, et se trouvait même toujours désarmée face aux remarques gratuitement blessantes des autres.
Mademoiselle Nombril n'aimait pas du tout le changement, et cultivait les souvenirs en les arrosant de ses pleurs. Même lorsqu'il n'y avait aucune raison de s'attarder sur un événement, elle détestait qu'il prît fin et pleurait pour le revivre. Sans succès, évidemment. Mademoiselle ne savait pas, ou n'avait pas envie de le savoir, que la fin de quelque chose est également le début d'un autre. Elle n'allait jamais au-devant de la nouveauté.
Mademoiselle croyait en sa toute-puissance, refusait la moindre faiblesse, et pleurait toujours en cachette. Avouer quoique ce soit de personnel lui était impensable. Elle en a accumulé des non-dits, comme ça. Mais en surface, tout allait bien. Elle ne se disputait jamais avec ses parents, même si elle n'était pas toujours docile. Il faut dire aussi que ses rares problèmes étaient plutôt superficiels, et concernait surtout l'éveil amoureux. Mademoiselle Nombril se trouvait heureuse, et aimait bien le mot "bonheur" qui lui semblait plein de sens.
Son héroïne préférée était "Antigone" d'Anouilh, car, comme pour elle, le moindre compromis lui semblait la pire des trahisons. Aucun compromis possible avec ses idées, avec ses choix, avec sa volonté. La nuance n'existait pas dans son monde. Et bien évidemment, le monde devait se plier à ses ordres. Les discussions tournaient souvent court face à sa certitude de la vérité. Mademoiselle Nombril est un tyran-né qui ne sait pas ce que signifie "Autrui".

Et puis est venu le lycée. Mademoiselle avait déjà amorcé la transformation en fin de troisième, en étant vraiment amoureuse pour la première fois (et peut-être un peu en voulant passer en L). A la fin du lycée, Mademoiselle connaissait la nuance. J'ai appris ce que signifie "autre".
Une révolution en somme.

Ma classe de seconde a été un enfer à double-tranchant. Je me suis rarement autant replié sur moi-même, mais ça m'a servi à mieux rebondir. J'étais une vraie barbare qui ne parlais à personne. Et par la suite, toujours à l'esprit le souvenir de ma seconde, j'ai tout fait pour m'en éloigner le plus possible.
Avec le recul, peu de personnes à cette époque pouvaient me sortir la tête de l'eau. Mon copain de l'époque, Philippe, que je ne remercierai jamais assez d'avoir supporté un an le boulet que je pouvais être, et que j'ai quitté quand j'allais mieux et que je m'ennuyais à ses côtés. Et mes deux meilleures amies, Marie et Cam', grâce à qui j'ai découvert des caractères à l'opposé du mien. Mais le plus fort de mon amitié avec Marie n'a pas résisté aux aléas de l'adolescence.
En plus, pour couronner le tout, j'étais super moche. Je m'habillais comme l'as de pique (pire que maintenant, si si, c'est possible), je me maquillais mal, et je n'avais aucun goût (pire que maintenant, si si, c'est possible *bis*). Même mes goûts musicaux ne ressemblaient à rien. Je déteste revoir des photos de moi datant du début du lycée. J'étais en pleine phase de transition entre mon allure de jeune collégienne fashion (jolie dans son style) et celle que j'ai maintenant (genre assez indéfinissable, que Sarah qualifierait de "ah vraiment !")
Cette année était une bombe sociabilisante à retardement. En étant de nouveau confrontée à la mixité (après un collège non-mixte), à de nouvelles personnes (après 4 ans de fréquentation des mêmes têtes), je me suis braquée. La réaction s'est faite en première L, où tout était en place pour que je puisse m'épanouir. Après la crise enfermante, je suis passée par la crise qui force à l'ouverture. Celle où on sort de soi-même pour découvrir qu'il existe un monde hors du sien. Et paradoxalement, ça s'est fait grâce au cocon de 15 élèves, laboratoire où j'ai mis le nouveau "moi" à l'essai.

L'année de première est une année de transition. Déjà, la filière littéraire n'y est pas pour rien, car j'ai tendance à prendre ce goût du littéraire pour une partie profonde de mon caractère. C'est l'année de tous les bouleversements sentimentaux, et même amicaux. Rupture avec Philippe, et tout ce qui s'ensuit. Le froid avec Aurélia. Pas envie de refaire le détail. Ce qui compte, c'est que ça s'est produit durant la période centrale de mon adolescence. Avec toutes les conséquences possibles. Et les pires réactions qu'on puisse avoir, les plus auto-destructrices, les plus dramatisées aussi.
Là j'ai envie de faire deux comparaisons de khagneuse en pleine étude de "La France 1789-1815". Désolée d'avance pour ceux qui ne les comprendront pas complètement, mais après tout c'est mon blog, et je trouve que ça explique très bien ma réaction d'alors. Déjà, j'ai envie de comparer mon année de première au Consulat et à l'Empire napoléonien : j'ai gardé de l'année de seconde uniquement ce qu'il fallait garder (apprendre à réfléchir avant de parler, écouter les autres sans forcément parler.. en un mot, l'apprentissage forcé de l'humilité), et j'ai viré ce qui était en trop (mutisme excessif, haine de gens à qui je n'ai jamais parlé). J'ai aussi gardé ce que j'ai compris avec la musique, et je l'ai ensuite transposé aux gens : on gagne toujours à découvrir.
La seconde comparaison est encore plus psycho-intello-Arte, mais bon. La formule est parfaite pour comprendre pourquoi j'ai dramatisé des échecs amoureux qui arrivent à n'importe qui : les réactions destructrices que j'ai eues en fin de première/début de terminale sont aussi théâtralement exagérées que l'est la Terreur sous la Révolution. Ce qui me fait emprunter cette phrase de Jean-Clément Martin : "La Terreur est l'effet du surgissement d'une question politique dans une société en plein changement qui n'arrive pas à dépasser ses contradictions". Dans mon cas, ça donne : "La crise de l'été 2003 est l'effet du surgissement d'une question amoureuse chez un être qui n'arrive pas à dépasser ses contradictions".
La classe comme analyse, hin ?

La Terminale L apparaît alors comme l'aboutissement de toutes ces transformations, qui ont commencé en première.
Mon fanatisme de la chanson française. Enfin, la vraie, pas la variété (sauf Zazie mais je vous épargne une démonstration de "pourquoi Zazie est en réalité une vraie artiste"). Je sais aussi un peu mieux me présenter : maquillage ou coiffure ressemblent déjà davantage à quelque chose. Ca n'a rien de superficiel, c'est juste que l'intérieur et l'extérieur sont liés : se sentir belle pour se sentir bien (on dirait un slogan pour une marque de cosmétiques) (y'avait pas une pub pour Nana ou Tampax aussi qui ressemblait à ça ?) (désolée).
Et puis mon rapport aux autres a définitivement changé avec les vacances d'été qui se sont passées juste avant. J'ai inauguré mes 16 ans en passant la semaine suivant immédiatement mon anniversaire chez Aude. Aude ne saura sûrement jamais à quel point cette semaine a été le tournant de mon adolescence. Mes capacités de sociabilisation ont littéralement explosé en sept jours tandis que j'ai achevé de me voir autrement. Si j'étais chrétienne, je dirais que ces vacances m'ont créée en sept jours. C'est à la fois dû à Aude, qui était tout ce que je voulais être, et au fait que la séparation du cocon familial intervienne à ce moment-là précis.
Si Mademoiselle Nombril m'avait vue, elle ne se serait pas reconnue. Elle n'aurait jamais cru à un tel changement.

L'année de Terminale L est celle de la stabilisation qui a permis le miracle de l'hypokhâgne. Ma devise n'était plus "le bonheur à tout prix", façon Antigone. J'ai renvoyé ma sublime obstination du "Tout ou rien" aux calendes grecques. J'ai laissé mes préjugés au vestiaire (notamment grâce à mes discussions avec Cam', où j'ai réalisé de nombreux préjugés plus souvent qu'à mon tour, et grâce aux cours de philo où la prof était garantie 0% d'idée reçue). Les "Je sais pas vraiment" et autres "Je pense que c'est pas si simple" se sont immiscés dans mes phrases. Enfin un peu de nuances. J'ai laissé tomber les caprices enfantins, pour comprendre que tout n'était pas à mes pieds, encore moins les gens. Ma nouvelle devise est passée de "vive le bonheur", coquille vide de sens, à "rechercher la vie n'importe où" (trouvée dans "Muteen", et j'assume -ou pas), qui incite à voir toutes les petites choses agréables. Et réelles.
Je suis passée d'Antigone à Philippe Delerm et sa "Première gorgée de bière, et autres plaisirs minuscules".

L'année de mes 16 ans est celle de la réelle ouverture au monde. Il ne me manquait que le temps nécessaire pour fuir mes démons, afin de vraiment profiter de tous ces changements. Mes 16 ans resteront sûrement comme une sorte d'âge mythique, qui a changé sinon ma vie, du moins ma jeunesse. Il suffit de voir le sous-titre que j'avais donné à mon précédent blog : "La vie, c'est mieux à 16 ans". C'est cette année-là que Mademoiselle Nombril a réellement changé de nom pour s'assimiler davantage à Mam'selle Bulle (vous savez, celle qui traverse les nuages ?), et qu'a été amené en douceur le miracle de l'hypokhâgne, sur lequel je ne reviens pas.
Je suis passée par tous les états possibles de l'adolescence : repli sur soi et ouverture au monde, idées noires intenses et joies bondissantes, paresse intellectuelle et recherche de la nouveauté, rejet de soi et acceptation de ce que je suis, glacis de mépris protecteur et humilité.

J'en parle comme si j'avais 40 ans, mais c'est juste que j'ai assez de recul pour comprendre ce qui s'est passé à ce moment-là : j'ai grandi. Et loin d'être le cauchemar que je m'imaginais jusqu'en 2nde, je crois que c'est maintenant que la vie commence.

[ Bande Son ] et [ Bande Son bis ]




samedi 28 janvier 2006

Lovefool

The Cardigans, Lovefool (BO de "Romeo+Juliet")

Dear, I fear we're facing a problem
You love me no longer, I know

And maybe there is nothing
That I can do to make you do
Mama tells me I shouldn't bother
That I ought to stick to another man
A man that surely deserves me
..But I think you do

So I cry and I pray and I beg

Love me, love me
Say that you love me
Fool me, fool me
Go on and fool me
Love me, love me
Pretend that you love me
Leave me, leave me
Just say that you need me
So I cry and I beg for you to
Love me, love me
Say that you love me
Leave me, leave me
Just say that you need me
I can't care 'bout anything but you

Lately I have desperately pondered
Spent my nights awake and I wonder
What I could have done in another way
To make you stay
Reason will not lead to solution
I will end up lost in confusion

I don't care if you really care
..As long as you don't go

So I cry, I pray and I beg

Love me, love me
Say that you love me
Fool me, fool me
Go on and fool me
Love me, love me
Pretend that you love me
Leave me, leave me
Just say that you need me
So I cry and I pray for you to
Love me, love me
Say that you love me
Leave me, leave me
Just say that you need me
I can't care 'bout anything but you

[ Bande Son ]




mardi 24 janvier 2006

Toujours être ailleurs

Je suis fatiguée. Je ne sais pas, j'ai l'impression de ne pas être là. Je suis là, mais ce n'est pas moi.
Vous croyez me voir, mais ce n'est que mon corps, je ne suis pas dedans. Je passe mon temps à regarder ailleurs.

"Ouhou ? Ca va ?" Euh oui, sûrement, j'avais juste le regard perdu sur le côté. Pas devant, pas les yeux dans les yeux, pas même le regard sur mes pieds. Non à côté, dans le vague, loin. Une voix enfantine me chante "Pensons à l'avenir", alors que je ne pense qu'à maintenant. Je suis perdue dans le moment présent, prisonnière de mes rêveries.
Je suis molle. En perte de vitesse, moi qui suis une pile électrique en temps normal. Je fais les choses sans y penser, mécanisme qui tourne à mon avantage quand il s'agit des devoirs : j'enchaîne les poly d'histoire sans que le coeur y soit.

Je suis ailleurs. Je voudrais "penser à l'avenir", me dire que tout ira bien, et nier le présent au nom de ce qui est à venir. C'est juste un peu dur d'être collée dans le réel. Même mes rêves me ramènent à la réalité. J'aurais voulu me rendormir, retourner dans mon rêve, ne rien faire. Je suis là, mais je suis dans un autre monde.
Je regarde ailleurs, je suis dans des rêveries vides. Je ne pense à rien, juste à m'échapper du présent qui m'étouffe. Il n'y a que mes amis qui me retiennent au sol. Des éclats de rire, des discussions pour rien, des instants de compréhension, des éclats de rire qui brisent mon silence.

Mais je regarde ailleurs, même pas dans leurs yeux. Ce n'était pas leur regard que je cherchais.

[ Bande Son ]




lundi 23 janvier 2006

Jacadi a dit

Jacadi a dit "Réapprends à te taire".
Peut-être que le silence avait ses avantages, au fond. Quand on ne dit pas les mots, les choses n'existent pas. Ne plus dire que j'aime, et je n'aimerai plus.

Si Jacadi n'a pas dit, alors il ne se passe rien.

[ Bande Son ]




samedi 21 janvier 2006

Bac+5, on s'en fout

Je m'excuse à l'avance du ton laudatif (bac+5) de ce qui va suivre. C'est juste que.. PUTAIN MALI TON CONCERT IL DECHIRAIT (bac-3).

Moi, je dépose les armes devant tant de talent. Et encore une fois, je me dis "A quoi ça sert la khâgne ? A quoi ça sert les concours ?" Alors que je reste en admiration devant le concert, et tous ceux qui ont permis le spectacle. En un sens, je devrais fustiger (bac+5) Tryo, et particulièrement Christophe Mali, de me faire réaliser ce que j'aimerais faire, tant ces cons (bac-3) me font rêver.

Si vous n'avez pas encore compris à ce stade de l'article, je le dis en clair : je viens de rentrer du concert de Christophe Mali à l'Argo'Notes, petite salle à 10 minutes de chez moi. Coline, Lorane et moi (les deux premières ayant été fortement entraînées par moi). Une heure et demie d'attente (Coline partie au bout d'une heure) pour faire signer nos affiches, parce qu'on n'ose pas rentrer dans la loge, avant d'y être invitées, et on ose encore moins couper les conversations de Mali.

En fait, j'allais raconter les détails. Mais non. C'est tout au fond de moi, même encore au fond de ma pupille : persistance rétinienne de son charme (bac+5) ("PUTAIN LORANE T'AS VU IL A LES YEUX VERTS" (bac -3) )
Coline me touchait désespérément l'épaule pour me calmer pendant le concert, mais je me suis liquéfiée plus souvent qu'à mon tour. On devrait interdire aux gens talentueux d'être beaux. Ca leur donne beaucoup trop d'avantages.

Je suis désolée d'être aussi sensualiste (bac+5) et corporelle, mais je marche au physique. J'ai beau aimer la philo, la réflexion, c'est mon corps qui décide. "Can I fuck you ?" (bac-3) - phrase restée à l'état de blague avec Coline.
Et pour ça, deux arrêts sur image. Le premier : juste avant le concert, Mali qui sort du bar où on était, mes yeux qui croisent les siens, et je me rends compte qu'ils sont clairs. (Coline, déesse de la sagesse au passage, pour avoir compris que c'était lui dans la salle attenante). Le second : ses yeux qui croisent les miens (bis) lorsqu'il a signé mon affiche.
Mais merde, il a les yeux verts quoi.

Et le concert tellement recherché, tellement travaillé, tellement émouvant. Toute la palette des émotions y passe : de la tristesse aux éclats de rire. Le tout dans l'ambiance intimiste de cette mini-salle.
De "J'suis la reine, j'suis la reine, j'suis la reine des quiches" chanté sur fond de grimace louchante à mourir de rire ("chanson bac-3" selon lui), au "Je la prends, je la berce tout près de moi.. l'absence de toi" sur lumière tamisée ("chanson bac+5"). Les paroles tellement originales, la musique entraînante ou dramatique.. Sourire numéro 4 collé au visage tout le concert.
Je n'ai pas pris toutes les photos que je voulais prendre, car on était seulement à quelque chose comme 5m de lui. Pour une fois, j'aurais volontiers balancé un appareil photo, celui de la greluche assise par terre qui s'est mise à photographier la chaussure de Mali (!!!).

Il ne reste plus qu'à y retourner.
Et peut-être lui dire ce qui m'est resté au bord des lèvres, votre concert était vraiment un moment d'échappée, une fuite du monde, un moment de grâce si j'ose dire, vous avez les mots, vous avez la guitare et le piano, ce concert fait tellement rêver, ce que vous faites me fait rêver, c'est pendant le concert des 10 ans de Tryo que je me suis rendue compte que ni prof de philo ni journaliste ne pourraient me combler pendant 40 ans, votre musique devrait être remboursée par la Sécu, moi aussi je voudrais participer de ces spectacles, ce monde alternatif qui fait si bien oublier le réel, parce que votre musique a de l'importance, vraiment, deux heures de concert de vous ont enchanté mes journées pour les semaines à venir, si seulement vous saviez.

[ Bande Son ]




mardi 17 janvier 2006

Suspends ton vol

Je suis sur "Pause". En pleine attente.
J'ai fait un saut de haute-voltige, et j'attends l'autorisation d'atterrir.

Comme dirait l'autre : L'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage.




dimanche 15 janvier 2006

Ma meilleure ennemie

Ahah, encore un samedi soir occupé à faire la fête. J'ai l'impression d'avoir vraiment 18 ans, et de faire les choses qu'on fait à 18 ans.
Mais encore une fois, la Manzana m'a eue. La bouteille s'est présentée à moi, et voilà. Youhou. Je suis rentrée chez moi, j'ai mangé, mais j'ai encore un peu de mal à coordonner mes mouvements.

Bon, quel est le beau prince charmant qui viendra remplacer la Manzana ?




samedi 14 janvier 2006

SuperWoman ment

SuperWoman est une amie proche. SuperWoman a toujours montré qu'elle était autonome, et maîtrisait tout d'une main de maître. SuperWoman, à 19 ans, a décidé d'habiter seule depuis la rentrée, sans l'aide de papa-maman. SuperWoman veut mener de front son BTS, son job, sa vie.

Sauf que SuperWoman tombe à genoux parfois. Sous le masque, il n'y a plus qu'Isabelle.
C'est alors à nous d'être à la hauteur de SuperWoman pour aider Iza.




vendredi 13 janvier 2006

Impossible n'est pas F.

A en croire les premières semaines, je n'aurais rien parié là-dessus, et pourtant, l'incroyable s'est produit. Je me suis quasiment intégrée à mon nouveau lycée. Enfin "nouveau", en janvier, je ne sais pas si on peut encore dire ça.. Comme quoi, je ne suis pas un cas désespéré d'asociabilité.
Comme le dirait mon ancien prof de philo "oh, 4 mois d'acclimatation, ça vaaa.."

Comme je l'ai déjà beaucoup dit depuis la rentrée, passer à F. m'a fait l'effet d'un choc culturel assez violent. Etudier hors de Montreuil, à plus forte raison dans le 6e arrondissement, parmi des gens très loin de vivre en HLM, dans un lycée où je ne connaissais quasi-personne, était une raison suffisante pour vivre "un grand moment de solitude" (sans écarter la part d'ironie de cette expression).
Je ne parlais qu'à JB le matin, et par extension à ceux à qui il parlait : son copain, et les amis de son copain. Et je ne crache pas dans la soupe. C'était vraiment non-négligeable d'avoir des liens garantis avec certains élèves. Mais c'était comment dire.. restreint.

Alors je me suis fait violence, vraiment. J'ai parlé à des gens dont la tête ne me revenait pas du tout, MAIS ALORS PAS DU TOUT. J'ai mis de côté le délit de faciès dont je faisais preuve, j'ai sauté sur chaque occasion de parler à quelqu'un ("Hey toi, tu connais pas une certaine Flora ? Je l'ai croisée à Beaubourg et elle m'a parlé de toi !").
En parlant avec mes anciens profs, dont deux sont aussi passés par F., je me suis dit que c'était dommage de traverser cette année comme une comète, sans même m'être arrêtée sur les gens que j'aurai fréquentés un an tout de même.
Et comme d'habitude, je me suis aperçue qu'on gagne toujours à découvrir ce qui se cache derrière les façades. Surtout en parlant à des gens que je n'aurais jamais eu l'occasion de fréquenter autrement.

Autrement dit, je me suis mise à parler avec des personnes tellement érudites qu'elles viennent probablement de milieux aisés, avec des personnes qui habitent Versailles (haut-lieu du prolétariat, comme chacun sait, hum), avec des élèves qui se proclament libérales, avec.. Ca ouvre l'horizon, je dois avouer.
Enfin, je garde mes idées, il ne faut pas déconner. Mais se frotter à des opinions différentes apprend à ne pas considérer les siennes comme évidentes.

Enfin plus que tout, je regrette un peu quelque part, d'avoir mis autant de temps à faire ce travail de sociabilisation : fréquenter le CDI, dire bonjour, faire des sourires, dire quelques plaisanteries par-ci par-là, rendre quelques menus services. Me concentrer sur ceux qui sont en spé philo avec moi, toujours d'après les conseils de mes profs, et encore d'après eux, faire le tri entre les prétentieux-réellement-cons et les prétentieux-juste-en-apparence.
C'est comme ça qu'on se retrouve à parlotter avec celui qui passait devant moi sans me voir, sur le quai du Rer. Comme ça que certains s'assoient volontairement à côté de moi en cours.

Ca a commencé tout doucement, pourtant. Lentement mais sûrement. Curieusement, celle avec qui je m'entends le mieux est aussi celle avec qui je pensais le moins parler, tant elle m'exaspérait à répondre à toutes les questions du prof de lettres. C'est en fait une des plus gentilles et avenantes. Comme quoi.
Celle avec qui ça a surtout commencé est en spé philo et allemand avec moi. Je ne sais même pas pourquoi elle est venue à moi. Mais un peu grâce à elle, je me suis lancée sur la voie de la sociabilisation. Ca n'a rien à voir avec l'an dernier, mais tout de même, ça change mon quotidien là-bas.
Lentement mais sûrement.

J'ai pris mes marques dans les lieux, je suis devenue sociable, mes notes ne sont pas trop basses.

Peut-être qu'à la fin, je vais me retourner et dire que j'ai passé une bonne année à F. Tout peut arriver.




lundi 9 janvier 2006

Ma faute à toi

J'ai besoin d'aimer
Je ne sais rien faire d'autre
J'ai besoin d'aimer
Et c'est pas ta faute
C'est ma faute à toi

(La Rue Kétanou, Ma faute à toi)


Je suis un monument de non-stabilité, quand je m'y mets. Quand je n'ai plus l'esprit occupé, je me divertis en mangeant, et la tension revient sous forme d'accès de colères.

En fait, je fais la fière, je me dis qu'avec ou sans copain, c'est du pareil au même. Je me dis que je suis bien au-dessus des gens incapables d'être célibataires, que je n'ai pas besoin de ça pour être bien. Hum, "des clous", pour reprendre une expression chère aux filles.
Mon humeur en dépend assez largement, et presque ma santé, en fait.

Déjà, je me demande si je ne suis pas un peu boulimique sur les bords par moments. Pas au sens clinique, parce que là, je ne pense pas avoir la moitié des symptômes qui caractérisent la boulimie. Il faudrait que je me jette sur la nourriture comme la misère sur le monde, que je me fasse parfois vomir (à moins que je confonde avec l'anorexie), et un tas de trucs morbides du style. Bon, j'en suis pas là, certes.
Mais j'ai quand-même de grandes tendances à prendre la nourriture comme substitut affectif, et à ne pas savoir m'arrêter. N'en avoir même pas envie. Me regarder prendre du poids, sans m'en alarmer le moins du monde, et même le rechercher. Un peu comme la volonté de montrer que quelque chose ne tourne pas rond. Enfler, enfler, comme la preuve que je ne m'avoue pas qu'il me manque quelque chose.
Et puis j'ai un rapport étrange à la nourriture, de toute façon. Je me rapelle avoir passé 48h complètes sans un vrai repas, sans même manger davantage qu'un vague biscuit dans la journée. C'était il y a quelques semaines. Plus les heures passaient, et moins j'avais faim, en fait. Et chaque heure passée était comme une victoire sur moi-même. En contrepartie, je peux me jeter sur tout ce qui traine dans les placards, et m'en faire des festins à toute heure du jour et de la nuit. Je saute parfois des repas équilibrés pour m'autoriser des festins de Nutella.

Enfin. Si je peux me permettre de nuancer, ça n'arrive qu'à certaines périodes. Cet accès de gavage a commencé il y a quelques semaines, mais je ne saurais pas dire quand exactement. Tout ce que je sais, c'est que c'est lié à ma récente rupture. Comme si un pot de Nutella comblait quoique ce soit.

Et puis, ce n'est pas le seul changement. Je ressens aussi de la tension, de l'inquiétude au sens étymologique : je ne me sens pas calme et tranquille. Quand je suis avec quelqu'un, c'est un peu comme si tous les problèmes devenaient plus légers. Une sorte de sécurité liée au fait d'être deux. Et quand cette sécurité part, chez moi qui suis angoissée de nature, toute la tension s'accumule et ressort sous forme d'accès de colère.
Je suis par exemple en deuil de mon baladeur mp3 qui refusait de marcher dans le froid. J'ai vu à quoi il ressemblait de l'intérieur, et une pièce se balade en faisant "cling" quand je secoue l'appareil. Ce n'est pas la première fois qu'il refusait de marcher, mais en l'occurence, c'est tombé au mauvais moment : ça fait quelques semaines que je suis nerveuse.
Les coups sont partis tout seuls. Promis.

Non, vraiment, il y a des situations auxquelles j'ai du mal à me faire. En même temps, j'ai moyennement le choix, donc je vais bien devoir m'habituer de nouveau à me traîner mes angoisses toute seule. Comme une grande. Comme je l'ai fait pendant deux ans. Jusqu'au prochain qui voudra bien les partager avec moi.

Et essayer de ne pas trop grossir entre temps.




dimanche 8 janvier 2006

12 pages

C'est parfois ce qu'il faut pour m'expliquer à moi-même certaines choses.
Si seulement ça pouvait également les expliquer aux autres.




jeudi 5 janvier 2006

Histoires sans fin

J'ai relu des articles de mon ancien blog. Des morceaux de temps passé, de temps perdu, au sens où je ne pourrai jamais le retrouver. Sarah m'avait dit "Je dois faire le deuil de mon hypokhagne", un vendredi soir dans un métro, après la nouvelle de Maëlle admise à Rennes. Je m'étais violemment rendu compte qu'il me faudrait, moi aussi, faire ce deuil.
Et c'est un drame.

C'est un drame, parce que le temps continue de passer. J'ai à peine eu le temps de m'habituer à F. que je vais déjà devoir oublier ce lycée. J'ai à peine commencé à mettre de l'ordre dans ma tête et mon coeur que c'est de nouveau le bordel. J'ai à peine eu 18 ans (j'avais commencé à écrire "17", tiens), que je suis déjà en train d'imaginer l'anniversaire de mes 19 ans.
Merde, 19. Mais comment j'en suis arrivée là ?

Ca tourne, ça tourne, ça m'échappe totalement en réalité. Je crois avoir la main-mise sur ma vie, décider en reine ce que je veux ou pas, écraser du talon les mégots des histoires anciennes. Mais ce n'est qu'une image, une image idéalisée de ce que j'aimerais être. J'en suis tellement loin.
En réalité, je suis à genoux devant ce que je vis. Je supplie le temps de me laisser des miettes d'instants à vivre, des miettes avec elles, avec eux, avec tous ceux que j'aime. Parce que sed non satiata, ouais j'en hurle au vent de jamais en avoir assez. Je prie le tourbillon de la vie de m'emporter avec lui, de ne pas me laisser sur le pavé, alors qu'il aura emporté ceux que j'aime.
Je me traîne devant l'autel de mes sentiments, j'implore l'oubli de ces histoires avortées qui me poursuivent, je joins les mains, je tape du pied, je ferme les paupières en pensant que ça fermera mon coeur. Mais rien ne se passe.

Le temps passe toujours, je me traîne le boulet de mes histoires manquées, de ces elles et ces ils qui ne sauront jamais à quel point je les aimais, à quel point je les aime toujours. J'ai essayé de les oublier, pourtant, j'en fais le serment. J'ai même sacrifié ma lucidité à ces rois d'Epiphanie qui régnaient sur mon coeur. Mais tout au mieux je me suis aveuglée, sans rien changer à la réalité.
Ne pas voir l'évidence, ne pas voir les lambeaux d'eux qui s'accrochent désespérément à moi, c'était m'enfoncer un peu plus. C'était perdre la partie d'avance. Ou plutôt rejouer la partie sans fin. C'était en 3e ? Pas de problème, je continue de me demander ce qui se serait passé si je lui avais avoué. C'était en 1e ? La lutte contre moi-même continue, sans faille, sinon je tombe. C'était en Terminale ? Et alors, qui a dit que la terminale, c'est du passé ? Et je ne parle même pas de ce qui est plus récent.

Je n'ai pas le geste de clôture, ce geste royal qui, du revers de la main, balaie ces non-histoires qui parasitent ma mémoire. Je ne sais pas le faire, je n'ai pas la technique. Les personnes aimées s'accumulent sur mes pensées, les nouvelles ne chassent pas les anciennes, elles se trouvent toute une place dans ma tête, elle se donnent des coups de coude, elles se serrent, elles se montrent chacune leur tour, elles font 3 petits tours et puis s'en vont et puis reviennent.
Un monde d'aveux avortés fourmille en moi.

Chaque nouvelle année passe plus vite que la précédente, chaque anniversaire me rappelle davantage le temps qui passe. Pourtant, chaque nouvelle bougie devrait être un espoir en plus de pouvoir enfin ranger ma mémoire, faire le tri. Mais c'est le contraire qui se produit. Chaque jour, chaque photo, chaque chanson qui a compté ou compte encore, me rappellent un peu plus ce temps qui est passé.
Ce n'est pas en voulant effacer certaines personnes de ma mémoire, ce n'est pas en organisant ma prochaine année scolaire, ce n'est pas en prenant un ersatz de contrôle sur moi, que je mettrai une fin à toutes ces histoires.

Le temps qui passe n'effacera jamais rien, alors la solution est ailleurs. En attendant, qu'il me laisse le temps de vivre, le temps de profiter de ceux que j'aime et apprendre à oublier ceux que j'ai aimés, parce que je voudrais pas crever avec ces cadavres d'aveux sur le coeur.

Tout cette histoire
Est bien ancrée dans ma mémoire
Et si quelqu'un vient s'en mêler
Je crois que je vais craquer

(Louise Attaque)




mercredi 4 janvier 2006

Donnez lui quelqu'un à embrasser, n'importe quoi pour la faire taire

Je crois de plus en plus au pouvoir de la parole. Les mots ne me font plus si peur, je n'ai plus cette paralysie intellectuelle qui m'empêchait d'exprimer ce que je ressens. Envolée, la barrière mentale.
Et pour le mieux.

Par exemple : L'an prochain, avec les filles, on a un projet et euhgfmghfgh il se pourrait que euh hum grmpfghum j'habite plus ici l'an prochain.
Ou plus tard dans la soirée : Tu sais que j't'aime ?

Et celle à qui je dois ça se reconnaîtra.




dimanche 1 janvier 2006

La vie devant moi

Parce que c'est ma chanson de nouvelle année, parce qu'elle résume tout.

Dis-moi que tout va bien
au creux de l'oreille
Que je puisse enfin
enfin trouver le sommeil


Dis-moi que tout va bien
que je suis de taille
à pouvoir enfin
enfin trouver du travail

Dis-moi qu'on ne va pas
me mettre dehors
parce que je n'ai pas
de papiers ni de trésor

Berce-moi d'illusions
de rêves de môme
Quand on sera grand
ils seront gentils les hommes

Raconte-moi des histoires
que je fasse semblant de croire

Que j'ai la vie devant moi
La vie devant moi

Dis-moi que j'ai le temps
de courir le monde
avant que le monde
ne soit mis à feu et à sang

Dis-moi que j'ai le temps
de trouver l'amour
avant que l'amour
ne soit plus qu'un rêve d'avant

Berce-moi d'illusions
serre-moi plus fort
que je puisse encore
sentir l'herbe sous le béton

Dis-moi qu'un de ces jours
je retrouverai
le courage pour
avoir la vie dont je rêvais


Invente-moi des histoires
je ferai semblant de croire

Que j'ai la vie devant moi
La vie devant moi

Pour que je ferme les yeux
sur les portes qui se ferment
Pour que je les ouvre un jour
dis-moi que j'ai toujours


La vie devant moi

Zazie, La vie devant moi