lundi 10 juillet 2006

Le château de ma mère

Je pars ce matin même dans la région d'Aubagne (en TGV Méditerranée 1e classe !) (tarif Prem's moins cher que la 2nde classe héhé). Je reviens le 31 juillet.

Bonnes vacances à tous d'ici là !




Dieu est mort

J'ai cru à la victoire comme on croit en Dieu. Mais Dieu est mort au moment où le dernier Italien a réussi son tir au but. Je l'apprends à ceux qui ne sont pas encore au courant.

Depuis deux jours, j'ai envie de dire "J'irai danser quand-même". J'irai danser, malgré les preuves de la non-existence de Dieu, tous ces mini-tonnerres qui s'abattent sans prévenir. Les preuves se sont ainsi accumulées jusqu'à ce soir, jusqu'au moment où j'ai éteint mon portable et décidé de ne répondre à personne.
Que voulez-vous ? Je crois au sport, comme on croit en Dieu. Oui, "le foot c'est comme la messe" (dixit une anti-foot), so what ? J'ai répété sans faille que la France allait gagner, sans l'ombre d'un doute, même quand personne n'y croyait. Ce soir, on aurait aussi bien pu annoncer à Benoit XVI que Dieu n'existe pas.

J'aurais eu besoin d'une victoire, pourtant. Après vendredi soir, quelque chose qui me lave le cerveau. Leur victoire aurait supplanté ma défaite. Parce que de temps en temps, je me souviens que je suis une toute petite chose : une petite Marine d'à peine 19 ans (déjà), qui s'ingénue à en paraître 10 de moins. Je ne joue forcément pas dans la même cour que les grandes qui ont plus de 20 ans.
Il aurait fallu que la France gagne, ça aurait lavé l'affront de vendredi soir.
Oh, et puis pas seulement celui de vendredi soir, en plus. Je m'étais fait un pari en tête, en cas de victoire, mais que je garderai secret. Au fil des matchs, ce pari s'est affirmé et tient toujours, malgré la non-victoire de ce soir. Peut-être même parce que la France n'a pas gagné, j'ai encore plus à coeur de gagner mon propre pari.

Je prends ce match personnellement, trouvez-vous peut-être. A chacun sa transcendance, j'ai envie de dire. La mienne, c'est le sport, football et athlétisme en particulier. Alors pour moi, une finale, ça se gagne.
En effet, je suis mauvaise joueuse. Je prends ce match personnellement, car je n'aime que gagner et je ne suis pas fair-play (encore moins quand on perd face à une équipe que je déteste depuis que je regarde le foot). Ce que je vois à la télé est le miroir de moi-même. Je n'aime que la victoire, et celle de ce soir aurait eu un goût tellement particulier pour moi.
Quand Zidane lève la Coupe du Monde, quand Ladji Doucouré reçoit ses deux médailles d'or à Helsinki, quand Christine Arron échoue à Athènes, je me vois dans tous ces parcours. Je me fixe des objectifs aussi hauts, je cauchemarde de ne pas passer la ligne d'arrivée. "La victoire est en nous", pour reprendre le slogan publicitaire qui me touche le plus.

Ce soir, j'ai dû légèrement modifier le contenu de mon pari pour qu'il colle davantage au résultat. Je voyais la deuxième étoile sur leur maillot comme le résultat normal d'une destinée sublime. Finalement, "il n'existe pas de miracle", je l'ai compris.

Pour les prochains mois dans mon cas, ou les prochaines années de l'équipe de France : Dieu est mort, et la suite sera belle quand-même.




jeudi 6 juillet 2006

Joyeux Anniversaire

23h50 : Coup de sifflet, la France vient de sortir le Portugal, après avoir tué l'Espagne et le Brésil. J'ai 11 ans, j'en ai 13, on va gagner la Coupe du Monde, on va gagner l'Euro. Et ça recommence 6 ans plus tard, pour mon plus grand bonheur hystérique.

00h09, texto de Coline : "Tes 19 ans commencent bien".

...De fait !

[ Bande Son ]




dimanche 2 juillet 2006

Can't feel the pavement right under my feet

Depuis 48h, la vie est merveilleuse. Je savoure chaque minute, car chaque moment m'apporte une joie nouvelle. Mon monde est parallèle.

Dans mon monde, en ce moment, l'équipe de France gagne ses matchs de foot avec l'art et la manière. Il y a des anniversaires qui me font chaud au coeur, même si tout le monde n'était pas présent. Je me réconcilie avec certaines personnes, et d'autres viennent à mon anniversaire alors que je ne les attendais plus. Sans oublier que je retourne "à la maison" pour ma 2e khâgne.
Dans mon monde, les noeuds de l'année passée se délient.

Il y a 48h, après un texto nocturne, et surtout après deux semaines de silence, une conversation Msn de 2 heures. Du genre de celles qui calment et apaisent après la tempête, comme une façon de normaliser les choses. Peut-être que le fouillis inextricables de noeuds qui s'accumulent depuis des mois va se défaire. Ce serait une plus grande réussite que 14 en histoire au concours de l'Ens (il fallait que je le case quelque part).
J'aime régler les problèmes et défaire les noeuds, j'aime la complicité et la clarté. Et à cet égard, mon monde parallèle des deux derniers jours tient presque ses promesses.

Mon monde redevient montreuillois. C'est la facilité et l'évidence à ma portée, car il suffit que je tende la main pour glaner des moments de camaraderie, comme par exemple prendre le métro avec une future khâgne et se souvenir de notre école primaire tout le trajet. Sans parler des amitiés qui existent déjà là-bas.
J'ai passé la journée de vendredi à répéter "Je suis teeelleeement cooonteeente de revenir ici", et la joie se lisait dans mon regard, paraît-il. La prof d'anglais m'a qualifiée de "résidente permanente" du lycée, celui d'histoire a fait appel à S et moi pour parler aux hypos à 11h, et tous plaisantaient avec moi.
Et c'est vrai que ça me fait tellement plaisir de retourner dans ce lycée. Au fur et à mesure de la journée, plus le temps passait, et plus je réalisais que j'étais "de retour", concept souvent associé aux chanteurs passés de mode. Mais vu l'accueil chaleureux que j'ai retrouvé au sein de JJ, équipe pédagogique et élèves, je n'espère pas être une ringarde à la recherche d'une quelconque gloire passée. Ou alors, pas seulement.
L'idée de retrouver ces lieux, jamais vraiment quittés, va sûrement être l'horizon de mon été, le fil enfin dénoué de ma motivation.

Dans mon monde parallèle, je suis le centre d'attention de tous, pendant quelques heures au moins. Même après JJ, le vendredi soir s'est passé à Bastille avec ma cousine. Ma cousine, celle qui est un peu une petite soeur (j'avais écrit "coeur") et qui m'offre des magnifiques bijoux faits main. La journée avait déjà bien commencé avec le briefing des hypos, et passer la fin avec ma cousine était la cerise sur le gâteau. Je suis très attachée à elle, et j'ai annulé une autre sortie rien que pour la voir. Comme dirait Phoebe dans Friends "it's the best day ever, I feel like in a musical !". Je n'ai passé la journée qu'avec des gens que j'aime tellement beaucoup, du début à la fin, du speech aux hypos jusqu'au retour chez moi.
Mais le best day ever a duré 48 heures, ne l'oubliez pas.

Parce que samedi (hier ou aujourd'hui), ça a continué. S'il manquait légèrement mes deux meilleures amies, une amie d'enfance, sans compter ceux qui travaillaient et ceux qui m'ont lâchée, on restait une quinzaine. Avec eux posés dans le parc au bas de chez moi, le soleil sur la peau, des bonbons à foison, je me sentais tellement bien. Je ne voulais rien d'autre que leur parler et entendre leurs rires. J'en aurais oublié que j'ai 19 ans dans cinq jours (quatre maintenant).
Et le "musical" de Phoebe n'était pas fini. Téléphone qui sonne, prénom inattendu qui s'affiche. "Coline, viens avec moi", gloussements et jolie surprise de son arrivée. Un peu le Ribéry qui sort de nulle part, ou le lapin qui sort du chapeau, de façon plus conventionnelle. Le reste appartient aux regards échangés avec les filles.
De post-it multicolores en photos, de dossiers en accolades, de rires en rires, je suis rentrée chez moi légère, aidée par Fabien et Elsa. Rien n'aurait pu me faire redescendre de mon nuage.

Ca tombe bien, car la journée n'avait pas encore dévoilé toutes ses surprises. France-Brésil 1-0. La simplicité des chiffres. 1-0. Comme l'évidence que je soutiens auprès de tout le monde depuis des jours : l'équipe de France peut battre toutes les autres. Et elle le fera. Tout aussi évident que ma présence à JJ.
Selon les dires d'Anète, j'ai une façon d'exprimer ma joie très personnelle. Perso, moi j'aime bien crever les tympas des gens près de moi et crever le plafond et le sol à sauter pendant 5 minutes. Elle a dû avoir très peur héhé. Mon monde parallèle devrait être insonorisé contre ma joie hystérique.

Ce n'était que l'exaltation devant le bouquet final de ces deux jours magiques. Il était normal que l'équipe de France gagne, après le retour à JJ et l'appel surprise de tout à l'heure. Il fallait que ça se finisse ainsi. J'ai passé deux jours à exulter et écouter en boucle la même chanson dansante.
Parce que ça faisait très longtemps que je n'avais pas eu autant de raisons d'exprimer ma joie.

J'ai savouré chaque minute de ce monde parallèle, à ne même pas essayer de poser pied à terre.

[ Bande Son ]