mardi 21 novembre 2006

Je vais bien, ne t'en fais pas

Lettre à..
Montreuil, le 21/11


Là où je vais, il n'y a personne, parce que là où je vais, la foule est anonyme. Je marche en automatique, un pas l'un après l'autre, sans réfléchir au chemin. J'avance peut-être même en flottant. C'est un pays merveilleux que celui du sommeil. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour, dans une léthargie qui ne me permet plus de distinguer la nuit du jour.
Là où je vais, ne t'en fais pas, les rêves prennent soin de moi et Morphée me berce langoureusement contre lui. Veux-tu une carte postale ? J'ai des vues sur la périphérie de la réalité ou sur le centre névralgique de l'illusion, qui dessinent une géographie somnambulesque de ma vie. Je dors debout.
La contraction du jour dans la nuit crée un espace fabuleux, où seul le calme règne. Exit les démons qui ne résistent pas à mes bâillements redoutables : le jour devient un moment feutré où même les larmes ne font aucun bruit et disparaissent aussi vite qu'elles sont venues. Je dors debout.
Et je vais bien, car là où je suis je ne me pose même pas la question.

21h40, il est temps de prendre ma douche et de me coucher.

Aaron, U-Turn (Lili)

Lili, take another walk out of your fake world
Please put all the drugs out of your hand
You'll see that you can breath without no back up
So much stuff you got to understand

For every step in any walk
Any town of any thought
I'll be your guide

For every street of any scene
Any place you've never been
I'll be your guide

Lili, you know there's still a place for people like us
The same blood runs in every hand
You see it's not the wings that make the angel
Just have to move the bats out of your head

For every step in any walk
Any town of any thought
I'll be your guide

For every street of any scene
Any place you've never been
I'll be your guide

Lili, easy as a kiss we'll find an answer
Put all your fears back in the shade
Don't become a ghost without no colour
Cause you're the best paint life ever made

[ Bande Son ]




Ma vie a changé

Article écrit le 21 octobre, chez Sarah et Lorane. Je n'ai pas trouvé le courage ni l'inspiration pour le finir.

Ma tâche va être ardue. Comment expliquer que tout va bien ? Je pourrais chipoter, et arguer que mon seul problème est un problème de taille, mais je n'en ai pas envie. Chacun sa croix, comme dirait l'autre, donc basiquement on s'en fout.
Ce qui compte, c'est ce qui va suivre.

Ce qui compte, c'est que je suis devenue le titre de ce blog : un kaléidoscope, une vraie machine à couleurs.
Essayons d'être rationnelle pour expliquer de façon claire que Ma vie a changé : l'important c'est le temps, l'important c'est les gens, l'important c'est l'espace, n'est-ce-pas ? Et ces trois horizons principaux, le triangle de ma vie, sont nés à partir de la prépa.

La prépa, parlons-en. Un joli phénomène, de cuber. On se lance dedans sans trop savoir pourquoi, et on finit par y tenir comme à la prunelle de ses yeux. Heureusement que j'ai eu cette idée saugrenue, même dans une autre spécialité, même dans un autre lycée que ma première khâgne. L'espace-cocon, ce lycée. J'y évolue comme dans ma chambre, tant je m'y sens à l'aise.
Grâce à la prépa, mon monde a pris les dimensons de l'Univers, et seuls les TL qui ont eu leur bac en 2004 et 2005 devraient comprendre le détournement de citation. La TL, une référence que je n'ai pas prise au hasard, la TL mon trampoline grâce auquel je me suis propulsée directement au pays des merveilles (sans le "ou pas" de Lorane !). Le pays des merveilles, la prépa. L'évidence de l'enchaînement, entre TL et aujourd'hui, entre case "terre" et case "ciel".

Et comme le ciel est infini, mon monde aussi a fini par le devenir. Pas toujours grâce à la prépa d'ailleurs : des fois, toute seule comme une grande, j'ai fait connaissance avec certaines personnes -Julien ou Margaux, pour ne citer qu'eux ; d'autres fois, mes amitiés nées avant l'hypo ont été assez fortes pour survivre aux moments sombres de l'adolescence. Et à chacune de ces personnes correspond une nouvelle porte d'entrée sur un monde différent.
Mes amitiés sont fractales, pour emprunter un langage dont je n'ai pas l'habitude. Je me plais à parler de mondanité, tout en sachant que ça n'en est pas pour moi. J'aime porter mes pas en des lieux nouveaux, des lieux de vie qui ne sont pas la mienne et où, pourtant, je suis la bienvenue.
J'ai passé l'année précédente à dormir ailleurs que chez moi, à tel point que j'en avais fini par mettre systématiquement une brosse à dents dans mes sacs. L'espace s'agrandissait au fil des jours, et je pense pouvoir dire sans me tromper qu'il ne s'est pas rétréci depuis. Et même si je vois moins souvent des gens comme Mathieu ou Tristan, je sais qu'ils sont là, et qu'il suffit de les recontacter pour que leur porte me soit de nouveau ouverte.

Comme je l'explique un peu plus bas, Coline a dit "Chaque année est meilleure que la précédente", et Sarah a dit "On sera là dans 10 ans". Je ne suis plus angoissée par le temps qui passe, tout juste encore de légères inquiétudes. J'ai 19 ans et c'est merveilleux, j'aime ce chiffre. Il fait grande et pas trop. Il fait djeunz et pas trop. Il fait "je fais des choix" mais pas trop. Il accompagne ma personnalité, il ne me brusque pas, il prend le temps comme moi.
Je prends le temps d'avoir 19 ans, et je ne sais pas comment je pourrais mieux exprimer l'intensité de l'instant. Entre sourires à la volée et confidences dérobées, les moments volés d'intimité avec mes amis m'appartiennent.

[ Bande Son ]




samedi 18 novembre 2006

Constat

A 13h10, après un devoir d'histoire :

Moi : "Le moment le plus jouissif, c'est quand on sort d'un DS d'histoire !"
Marianne : "On a vraiment des vies de merde."




mardi 14 novembre 2006

Menteur

Menteur, Cali

Au milieu de la nuit
Vous êtes entré
Au milieu de ma vie
Et sans hésiter
Je vous ai suivi
Comme on suit sa vie
Mon amour, mon amour

C'est sur le bord du lit
Au bord de mes lèvres
Vous avez posé
Le coin de vos lèvres
Et sans hésiter
Je vous ai suivi
Sans détour, sans détour

Repasserez-vous repasserez-vous par là

C'est autour de minuit
Tout autour du lit
J'ai vu nos habits
Qui nous épiaient fripés chiffonnés
Qui nous regardaient
Faire l'amour mon amour

Puis vous m'avez glissé
Des mots insensés
Des mots enflammés
Je les ai tous bus
Je les ai tous crus
A vous j'étais nue
Heureuse étendue
Il faut faire gaffe
Il y a des mots qui tuent
Des mots qui écrasent le coeur
De bonheur

Repasserez-vous repasserez-vous par là

C'est au petit matin
Du bout de la main
Je vous ai cherché
Vous étiez parti
Avec vos habits
Ma chemise de nuit
Dormait toute seule
Froide enroulée
Au pied du grand lit

Au creux de mon oreille
Vous aviez cru bon
De cibler de cribler mon coeur
De mots enflammés
De mots ficelés de mots enrobés
De douceur
Des mots de menteur

Oui je les ai tous bus
Je les ai tous crus
Il faut faire gaffe
Il y a des mots qui tuent
Il y a des mots qui puent
Des mots qui saccagent des mots qui arrachent
Des mots qui abîment à jamais le coeur

Repasserez-vous repasserez-vous par là

Au bout de cette nuit
Je vous ai aimé
Je vous ai aimé
Je vous ai aimé
Pour toujours

Vous êtes un fantôme
Qui hantera mon coeur
Un amour qui est passé
Sans se retourner
Un amour qui a griffé
Son ombre sur le vent
Et qui va sécher tragiquement
Dans le grenier du temps

Repasserez-vous repasserez-vous par là

[ Bande Son ]




jeudi 9 novembre 2006

Antistar

Antistar, Massive Attack

Can you lick my wounds please
Can you make it numb
And kill the pain like cortizone
And grant me intimacy
How'll we split your chromosomes

Yeah more sweet narcosis
(I'll turn a stone I'll find you)
Yeah more sweet narcosis
(I'll turn a stone I'll find you)

I turn a stone I'll find you there
Into reflected light I'll stare
You blind me with flash bulbs
And puzzle me with syllables

Back to sleep
Yeah more sweet narcosis
(I'll turn a stone I'll find you)
Yeah more sweet narcosis
(I'll turn a stone I'll find you)
Yeah more sweet narcosis
(I'll turn a stone I'll find you)

My head between my knees again
Got needle set to zero
And you can shoot me hurricanes
Don't spare me the details

Yeah more sweet narcosis
(I'll turn a stone I'll find you)
Yeah more sweet narcosis
(I'll turn a stone I'll find you)
Yeah more sweet narcosis

More sweet
More sweet
Iconography fucks with me
You look great in bloodstains

[ Bande Son ]