dimanche 30 avril 2006

Our little corner of the world

Petite soeur de mes nuits,

Pour les dernières minutes de ton anniversaire :
And if you care to stay in my little corner of the world
We could hide away in my little corner of the world
I always knew that I'd find someone like you
So welcome to my little corner of the world


Parce que 19 ans, c'est le bord de la vingtaine. C'est avoir un pied dans l'inconscience, un pied dans le début de l'âge adulte.
Sauf que toi et moi on est encore en plein dans l'inconscience. Alors même si on se voit moins souvent, même si notre chemin est jalonné de projets avortés, il existera toujours ce "little corner of the world" qui n'est rien que pour nous deux.

Joyeux anniversaire :)




La déclaration

La déclaration, Debout Sur Le Zinc (à écouter en extrait sur le site www.dslz.org, rubrique "Albums", c'est le 4e)

C'est un peu une déclaration que je te fais car il est temps je crois
Quand certains rêvent de nations, de football ou de vrais combats
Moi c'est vers toi que je tends les bras
Quand ça ne va pas
Ma cervelle et mes sentiments
Je te les donne
Ils sont pour toi
Le reste on en reparlera
Pour vivre avec toi
Tu es mon chez-moi
Mon premier et mon second choix
Mon rêve d'absolu qui ne tarit pas
Je te dois mes premiers frissons
Et mes premiers coups sur les doigts
Mais pour un mot une chanson
J'aurais donné n'importe quoi
Malgré tous mes démons
Les menottes que j'ai aux bras
Si je te quitte pour de bon
Le lendemain je cours vers toi
Le reste on en reparlera
Pour vivre avec toi
C'est un peu une déclaration
Même si je sais que tu n'es pas
Le remède ni la solution
Tu n'es qu'une attelle à mon bras
Ce petit rien qui nous lie
Aux autres quand ça ne va pas
Un ultime langage de survie
Qui remet le monde à l'endroit
Le reste on en reparlera
Pour vivre avec toi..




mercredi 26 avril 2006

Rêve plus fort, je t'entends pas

Debout Sur Le Zinc a dit "Mais toi, tu dors comme un ange, et rien ne te dérange". Alors si j'arrive à percer ton sommeil, écoute un peu ça.

Pendant que tu dors, tu ne peux pas savoir tout ce qui me passe par la tête, les idées noires et les fins de nous deux. Toutes différentes, et toutes aussi redoutables, parce que ce n'est pas ce que je veux.
Ce que je veux, c'est ton sommeil, tes rêves, ce qui se passe dans ta tête. Je voudrais savoir à quoi tu rêves, à quoi tu penses, est-ce-que tu m'aimes, et toutes ces questions en suspens qui me restent au bord des lèvres quand je te vois dormir.

Parce que c'est pas évident, tu n'es pas évident. Moi je rêve de rien la nuit. Si je me souvenais de mes rêves, ils seraient sûrement peuplés de toi.. de toi, et d'elle qui joue la courtisane, elle que je n'arrive pas à oublier, parce que tu n'as pas su me rassurer. S'il n'y avait que ça.
Mais pendant que tu dors, c'est la monstrueuse parade. Tout un monde défile sous le chapiteau de mon crâne, un deuxième monde où j'oserais mettre un point final à tout ça. Parce que je t'aime je te déteste, ça devient trop cliché.
Et j'ai toujours détesté les clichés.

Avant, il n'y avait que ton sommeil qui t'éloignait de moi, et encore. Parfois ça nous rapprochait. C'était encore le moment où tu me disais tout. Maintenant, tu prends le large, doucement mais sûrement, je le sais. Par contre, je ne saurai sûrement jamais si j'aurais dû te dire tout ce qui m'est venu, ce jour où je t'ai vu, recroquevillé sur mon lit défait, la tête sur mon oreiller, paupières fermées. Il y avait quelque chose de doux, de fort aussi. En moi, et entre nous.
Mais maintenant tu ne m'es plus amarré, et nous ne serons jamais mariés.

"Wedding bells ain't gonna chime", je l'ai toujours su quelque part. C'est même écrit au bas de ce joueb depuis deux ans.




mercredi 19 avril 2006

Yseult ou Pénélope II

Toute l'après-midi, j'ai attendu une réponse de S. Vers 18h, mon téléphone a affiché un nouveau message..

..C'était Tristan.




mardi 18 avril 2006

Yseult ou Pénélope

Un pas après l'autre, les yeux qui s'agrandissent, mise au point. C'est bien lui ? Une fois, deux fois, trois fois. Il se trouve sur mes pas. Et toujours au moment où je ne m'y attends pas, comme si j'étais destinée à le rencontrer par hasard.

Et ça m'amuse, j'aime ça, je l'aime bien lui. Pourtant, je le connais depuis très peu de temps. Est-ce-que je peux même dire que je le connais, en dépit de l'année passée à ses côtés ?
On est dans la même classe, dans la même option. Malgré tout, ça doit faire uniquement trois ou quatre mois que je lui parle. Il y a eu cette première prise de contact "Dis-moi, tu connaîtrais pas un certain Matthieu ?" et la première discussion avec lui qui s'en est suivie. Les cours où il arrive à moitié en retard, cherche une place du regard, trouve une place libre à côté de moi. Les conversations à la volée, à la fin des cours de spé, et les chuchotements volés pendant les cours de lettres.

Et il reste le seul de la classe que j'ai croisé autant hors des cours, le seul que j'ai croisé, tout simplement. Une fois, sur le quai de la ligne 4, alors qu'on avait fini les cours depuis longtemps. Une fois, pendant un concert des Ogres de Barback à Cergy, alors que j'étais avec d'autres amis "Tiens, je connais ce blouson" et les discussions sur le quai du Rer où je l'ai retrouvé, longtemps après la fin du concert.
Puis tout à l'heure, peut-être l'apparition la plus surprenante : de nouveau sur le quai de la ligne 4, croyons à la force d'attraction du lycée, je l'ai croisé, alors que j'avais passé la journée à regretter de ne pas lui avoir demandé de venir à la Bnf avec moi.

J'aime pas être seule. Et aujourd'hui, je me sentais bien seule. Celui qui aurait dû être avec moi, à la Bnf, jouait son monarque lumineux dans les allées d'un château rive gauche. Au bras d'une courtisane, qui sait ?

Il est 22h25, et pas de nouvelles depuis midi.
J'aurais définitivement dû inviter Tristan.




lundi 17 avril 2006

Dead end

Je viens de me souvenir que Just a Kiss n'est qu'un film. Et si Ken Loach a voulu un happy end pour la fin de son film, c'est peut-être parce que la réalité en est bien éloignée..

Prends-toi ça dans la face. C'est que le début.




samedi 15 avril 2006

Arrache-coeur nocturne

"Chacun porte sa croix", il paraît. La mienne, c'est ma mère. C'est les nuits où la tête éclate, où je deviens psychologue malgré moi.

J'en peux plus.




vendredi 14 avril 2006

A lire entre les lignes

"C'est fragile l'extension de tes bras
C'est fragile les cordes de ta voix
C'est fragile le tissu de nos peaux
C'est fragile quand tu ne dis qu'un mot
C'est fragile les ailes des oiseaux
C'est fragile on nait rien qu'une fois
C'est fragile ça claque entre les doigts"
Fragile, Les Têtes Raides

J'aime bien jouer SuperWoman, ça doit être mon passe-temps préféré. Quand on me demande si ça va, je réponds souvent "T'inquiète" avec le petit-sourire-complice-de-la-fille-qui-en-a-vu-d'autres. Surtout quand j'ajoute aussitôt "J'suis une warrior".
Ahah.

Ceux qui ont droit à ce genre de réponse ont de la chance. C'est qu'ils restent gentiment en dehors de toute inquisition visant à savoir si ça va vraiment. Ou bien qu'ils me prennent vraiment pour une fille solide et ne cherchent jamais à me protéger de quoique ce soit. Ils sont à l'ouest, les pauvres. Enfin, tant mieux pour eux, car dès qu'on s'approche de moi, on n'en finit plus de compter les failles.
Un peu comme les tableaux impressionnistes, en moins artistique.

Pour les autres, les amis proches, c'est une autre histoire. Bien sûr, comme tous, ils se heurtent à mon obstination du "Je vais bien, tout va bien". Mais, à ce qu'il paraît, on me connait beaucoup plus que je ne le crois, et certain(e)s lisent en moi comme si j'étais un livre ouvert.
Alors eux devinent les failles. Ils les devinent, car je ne les dis pas. Jamais.. ou presque.
Elle a deviné que je n'allais pas bien, alors même que j'intériorisais au maximum ; une autre a compris que je ne voulais pas quitter le lycée, et m'a écrit les mots qui l'un après l'autre ont su me faire pleurer ; l'an passé, elle m'a dit que j'étais mystérieuse, mais ça ne l'a pas empêchée de comprendre l'importance qu'elles toutes avaient à mes yeux, et elle m'a fait pleurer pendant près d'une heure ; quant à lui, il a le mieux compris cette fragilité : "Si on te laissait livrée à toi-même, tu aurais une espérance de vie de trois jours".
Tous ont trouvé le talon d'Achille, quand je cherche si bien à le cacher.

Mais ils n'ont pas gagné pour autant lorsqu'ils l'ont trouvé. Ils gagnent ma secrète estime, mais je rechigne toujours à avouer qu'ils ont raison. Je me montre parfois même agressive, s'ils cherchent à me protéger malgré moi. J'ai déjà du mal à accepter que ma mère s'occupe de moi..
Même lui (surtout lui) n'y coupe pas. S'il met son bras devant moi, pour m'empêcher d'avancer quand une moto sort de son garage, je suis encore capable de répondre d'un air excédé "Non mais c'est bon, je vais pas me faire écraser".

Pourtant, c'est peut-être celui qui m'a le mieux comprise, qui a su le mieux lire entre les lignes. Ca m'a frappée de plein fouet le soir où il s'est tout à coup inquiété pour moi, car il avait vu le dernier article de mon photoblog avec "Black-Eyed" de Placebo, et il avait ensuite cherché à me téléphoner, sauf que je n'avais pas mon téléphone. Alors quand il a enfin pu me parler, il m'a expliqué qu'il avait eu une "peur irrationnelle", ne portant sur rien de précis. Je ne crois pas qu'il l'aurait eue avec quelqu'un d'autre.
Pour la première fois (à part mes parents et ma meilleure amie), j'ai compris que mon instabilité, une fois découverte, pouvait inquiéter quelqu'un. Quelqu'un de cher, en plus. Et au fond, ça m'a fait de la peine qu'il s'inquiète tant, une fois l'étonnement passé. Et de la peur, aussi. Est-ce-qu'on m'aime encore, quand on devine les fissures sous la carapace ? Ou bien la peur de moi prend-elle le pas sur l'amour ?
Ce n'est même pas un manque de confiance en l'autre. C'est juste que je ne tiens pas à effrayer les personnes que j'aime en les rendant conscientes du poids que je peux être, quand je ne vais pas bien.

Il vaut mieux pour eux les protéger de moi, que les laisser vouloir me protéger.

Non ?





mercredi 12 avril 2006

See me fall

Mais soit dit en passant
D'un ton plaintif
Je suis un enfant
Si craintif

(Benjamin Biolay, Négatif)

Un enfant à qui il faut répéter vingt fois par jour que tout ira bien, pour qu'il y croit.




lundi 10 avril 2006

There's a reason why girls don't do this !

Hum. Le successeur de mon Joueb est actuellement en panne. Alors en attendant que la base de données soit réparée, ce blog-ci reprend du service provisoirement (provisoirement, j'ai dit !)

"I want a man to stick it out
And make a home from a rented house
And we'll collect the moments one by one
I guess that's how the future's done"
(Mushaboom, Feist)

Pendant longtemps (enfin à l'échelle de mon adolescence), je me suis dit que je ne voulais pas d'enfants. J'ai même eu une longue période "non au mariage". Le mariage et les enfants me semblaient des conventions de vie idiotes, sans compter que je venais de lire L'Arrache-Coeur, livre qui donne moyennement envie d'être mère.
C'est tout simplement que j'étais vide en-dedans.

Pendant un peu plus d'un an, à 14/15 ans, j'ai été la plus midinette possible. Mon premier copain et moi imaginions les prénoms de nos virtuels futurs enfants, puis je suis sortie un an avec un garçon de 17 ans (Philippe), qui voulait se marier avec moi. Pendant un an et demi, donc, j'ai souvent été conduite à imaginer ma vie aux côtés de mon copain du moment, à m'imaginer mariée et maman de plusieurs enfants. Mais que ça soit pour le premier ou pour Philippe, je me sentais prise au piège, ça me faisait davantage frissonner de peur que de plaisir.
Et j'ai rompu avec Philippe, après plusieurs mois d'hésitations, parce que je sentais que ça ne collait pas. Je me suis sentie libérée, ça m'a fait l'effet d'une bouffée d'oxygène. Alors forcément, les idées de mariage et d'enfants se sont vite envolées.

Puis ça a été la traversée du désert, en quelque sorte. Remise en cause de cette vision traditionnelle de la vie, particulièrement de la vie de femme en tant qu'épouse et mère. Remise en cause de l'idée de mariage, institution pour vieux et pour croyants (les deux catégories pouvant se recouper). Pour certains, cette remise en cause est motivée et la conviction profonde qu'ils ne veulent ni mariage ni enfants.
Pour moi, c'était une autre histoire. Si, au départ, ne plus penser à tout ça était une libération, c'est vite devenu une contrainte que je me suis figurée comme un choix. Contrainte, parce que je n'ai pas eu de copain pendant deux ans et demi ; je le pensais comme un choix, parce que j'ai souvent clamé, depuis, que je ne marierai pas et que je ne veux pas d'enfants.

Mais parfois, les situations changent. Parfois on se rend compte que des concepts qui nous apparaissent vides, tels que "se marier" "avoir des enfants", sont des concepts qui prennent leur sens quand on les accompagne d'un complément : "se marier AVEC.." "avoir des enfants AVEC..".
Je ne suis plus une fillette de 5 ans à qui ont dit "Et toi, tu veux te marier et avoir des enfants plus tard ?", alors même qu'elle ne peut pas comprendre qu'il faut être deux pour répondre à la question.
Il se trouve en effet que, sans être versatile, mon avis sur la question a radicalement changé depuis que..

Je ne peux pas savoir de quoi le futur sera fait, je ne sais pas qui voudra bien partager sa vie avec la casse-pieds que je suis, je ne sais pas quel métier j'exercerai, je ne sais pas si la famille sera grande ou pas, je ne sais même pas si un jour j'en aurai une. Tout ce que je sais, c'est qu'être amoureuse m'a donné envie de correspondre aux gentils clichés que je fustigeais il n'y a pas si longtemps. Je n'ai plus peur de me dire "C'est avec lui que je vais passer ma vie", alors que cette même réflexion m'aurait provoqué des sueurs froides jusqu'à il y a quelques mois.
Ce qui a changé depuis ? Je me suis aperçue qu'à force de passer du temps avec une personne dont on est amoureuse, et bien il arrive parfois qu'on ait envie de prolonger ces moments, que ça se compte en années. Je me suis aperçue que l'amour, pour moi, passait par ces étapes : la reconnaissance du mariage, et élever des enfants.

Je ne suis pas devin sur les aléas de la vie. Je ne sais pas si je partagerai la vie de quelqu'un un jour, je ne sais même pas si j'ai déjà rencontré ce "quelqu'un". Mais j'y crois depuis quelques mois. Credo quia absurdum, un acte de foi en quelque sorte.

Si l'intéressé savait ça, il prendrait la fuite, je pense.