Debout Sur Le Zinc a dit "Mais toi, tu dors comme un ange, et rien ne te dérange". Alors si j'arrive à percer ton sommeil, écoute un peu ça.

Pendant que tu dors, tu ne peux pas savoir tout ce qui me passe par la tête, les idées noires et les fins de nous deux. Toutes différentes, et toutes aussi redoutables, parce que ce n'est pas ce que je veux.
Ce que je veux, c'est ton sommeil, tes rêves, ce qui se passe dans ta tête. Je voudrais savoir à quoi tu rêves, à quoi tu penses, est-ce-que tu m'aimes, et toutes ces questions en suspens qui me restent au bord des lèvres quand je te vois dormir.

Parce que c'est pas évident, tu n'es pas évident. Moi je rêve de rien la nuit. Si je me souvenais de mes rêves, ils seraient sûrement peuplés de toi.. de toi, et d'elle qui joue la courtisane, elle que je n'arrive pas à oublier, parce que tu n'as pas su me rassurer. S'il n'y avait que ça.
Mais pendant que tu dors, c'est la monstrueuse parade. Tout un monde défile sous le chapiteau de mon crâne, un deuxième monde où j'oserais mettre un point final à tout ça. Parce que je t'aime je te déteste, ça devient trop cliché.
Et j'ai toujours détesté les clichés.

Avant, il n'y avait que ton sommeil qui t'éloignait de moi, et encore. Parfois ça nous rapprochait. C'était encore le moment où tu me disais tout. Maintenant, tu prends le large, doucement mais sûrement, je le sais. Par contre, je ne saurai sûrement jamais si j'aurais dû te dire tout ce qui m'est venu, ce jour où je t'ai vu, recroquevillé sur mon lit défait, la tête sur mon oreiller, paupières fermées. Il y avait quelque chose de doux, de fort aussi. En moi, et entre nous.
Mais maintenant tu ne m'es plus amarré, et nous ne serons jamais mariés.

"Wedding bells ain't gonna chime", je l'ai toujours su quelque part. C'est même écrit au bas de ce joueb depuis deux ans.