jeudi 26 juillet 2012

Tout ce qui nous reste à vivre

Aimer "à mourir" ne me plaît pas. L'idée n'est même pas belle : je ne comprends pas en quoi devenir un cadavre rongé par les vers serait la récompense ultime du bonheur.
Alors quand Sebastian m'a chuchoté "je t'aime à mourir", j'ai aussitôt répondu que je l'aimais à vivre, parce que voilà le vrai défi : vivre. Pour moi qui ai passé l'année de cube à vouloir mourir, qui suis tombée amoureuse de quelqu'un qui représentait la mort, qui ai été élevée par une mère parfois peu enclin à continuer de faire battre son coeur, et qui étais en panne de désir pendant des années, pour moi, pour moi il faut vivre.

Le grand avantage, quand on naît dans la promesse de l'aube, c'est qu'on n'a peur de rien, pas peur de la route, faudra voir, faut qu'on y goûte.
Sebastian a dit : "Ca va faire 4 vendredis qu'on est ensemble". Je me suis sentie Bénabaresque puis ai répondu "C'est tout ?". Chaque fois que j'entends ses mots "Et pense à tous ceux qu'il nous reste à vivre", je pulvérise le record du monde de l'envie de vivre. Je me gonfle de désir, je m'emplis de lui, de lui pour au moins un siècle encore.
C'est ainsi que nous tenons nous-mêmes la promesse de l'aube : en faisant en sorte de vivre longtemps, non par peur de la mort, mais par appétit.

Pourtant, nous sommes tous deux faits de déchirures et nous avons tous deux traversé notre propre désert. Mais à présent, nous parlons ensemble le langage de la résilience et de la construction. La foi nous anime : je crois en ses rêves, il croit en les miens ; nous construirons tout à deux, famille et travail. Nous n'en sommes plus à un fantasme réalisé près.
Rise !, nous nous sommes donné le coup de pouce final pour sortir du trou.
Rise !, nous nous sommes donné la main.
Rise !, nous sommes loin d'en avoir fini avec notre ascension.




dimanche 8 juillet 2012

Le 7e jour

On ne s'est rien dit. Ni oui, ni rien. On ne s'est même pas déclaré de flamme. On a laissé venir nos sentiments, qui ont pris leur temps : une semaine. On s'est tout fait sentir.
Le 1e jour, les sentiments sont passés par nos corps avec une intensité à laquelle je n'ai d'abord pas cru.
Le 2e jour, quand il est revenu, j'ai compris qu'il serait différent.
Le 4e jour, je lui proposais les clés de mon appartement.
Et le 7e jour, quand j'ai expliqué que, il était d'accord. Le 7e jour, on a tacitement signé un pacte de folie qui nous sied à merveille. J'ai toujours su que j'étais faite pour cette histoire.

Intérieurement, j'ai remercié tous les dieux qui m'ont amenée à vivre ce soir de concert. Encore plus, j'ai remercié tous ceux et celles qui n'ont pas voulu de moi, sans quoi je n'aurais pu faire advenir cette rencontre. Merci à vous, sans ironie aucune, qui avez peut-être senti que j'étais perdue, et qu'il ne fallait pas se lancer dans quoique ce soit avec moi. Merci d'avoir eu cette présence d'esprit à ma place.
Il y a un temps pour tout, et le temps pour Sebastian n'était simplement pas encore arrivé. Jusqu'à ce vendredi 29 juin.

Ce soir de bar où j'avais une énergie venue des tréfonds de mes tripes, depuis mon comptoir, j'ai attiré quelqu'un comme un aimant. Sa malice m'a appartenue au bout de quelques heures. Mais sa générosité n'a été que l'égale de la mienne. Je lui ai tout donné car il n'a rien demandé.
Un soir de bar où tout mon corps a parlé pour moi, Sebastian a su comprendre que la vie me suintait par tous les pores, réponse parfaite à sa propre énergie.

Sebastian n'a peur de rien, pas même de moi.
Je n'ai pas peur non plus.