mardi 24 avril 2012

A disguise is always a self-portrait

[Mycroft] ...And here you are, the Dominatrix who brought a nation to its knees. Nicely played. [/Mycroft]
- No.
- Sorry ?
- I said no. Very very close, but no. You got carried away. The game was too elaborate, you enjoyed yourself too much.
- There's no such thing as too much.
- Oh, enjoying the thrill of the chase is fine. Enjoying the distraction of the game, I sympathize entirely. But sentiment ? Sentiment is a chemical defect found on the losing side.
- Sentiment ? What're you talking about ?
- You.
- Oh dear God... Look at the poor man. You don't actually think I was interested in you ? Why ? Because you're the great Sherlock Holmes ? The clever detective in the funny hat ?
- No... Because I took your pulse... elevated... Your pupils dilated... I imagine John Watson thinks love's a mystery to me, but the chemistry is incredibly simple and very destructive. When we first met, you told me the disguise is always a self-portrait. How true of you. The combination to your safe, your measurements. But this... this is far more intimate, this is your heart, and you should never let it rule your head. You could have chosen any random number and walked out of here today with everything you worked for. But you just couldn't resist it, could you ? I've always assumed that love is a dangerous disadvantage. Thank you for the final proof.
- Everything I said... it's not real. I was just playing a game.
- I know... And this is just losing.
[...]
- Are you expecting me to beg ?
- Yes.
- Please... You're right. I won't even last six months.
- ... Sorry about dinner.




mardi 10 avril 2012

Le jour où j'ai (re)eu 20 en dictée

En primaire, je faisais des dictées sans faute, des contrôles que l'instit, de son propre aveu, ne prenait parfois même pas la peine de corriger. Le sans-faute. Un vrai singe savant.

L'entrée en 6e a été un peu désorientante. C'était un collège privé, non-mixte, "loin" de chez moi, chez les petites filles modèles, parce que mes parents avaient peur que le sans-faute ne devienne un lointain souvenir si j'allais au collège du quartier.
Vint le temps des premières dictées. 8/20 d'abord, 4/20 ensuite. Je me souviens des notes comme si c'était hier. Une vraie claque incompréhensible. Je dois encore avoir les feuilles quelque part dans mes boîtes d'archive du collège. Le sans-faute me semblait bien loin, reléguée que j'étais au fond de la classe orthographique.
Heureusement, dès la troisième dictée, je rattrapai cette horrible incartade : 18/20. A partir de là, je n'eus plus jamais une note inférieure à 16 en dictée de tout le collège.

Là où l'histoire devient marrante, c'est quand je compte le temps qu'il m'a fallu pour revenir au sans-faute de la primaire. En 6e, et je crois bien que ça s'est prolongé en 5e, je faisais toujours au moins une faute. La plus grossière possible, la plus idiote, parfois même juste une coquille, impossible à rater à la relecture, mais que je ratais pourtant. La prof avait fini par faire remarquer que "dans cette classe, vous n'aimez pas avoir 20" (ma pire-ennemie-de-toujours avait le même "problème").
Un jour, en 4e, j'ai eu 20/20 à une dictée. Elle était tellement belle, toute bleue, rendue comme je l'avais donnée à la prof, avec juste un petit chiffre rouge en haut. Parfaite. J'ai enchaîné ensuite les sans-faute, à l'exception des mots dont j'ignorais réellement l'orthographe.

Tout ça pour dire que dimanche soir, en plein repas familial, lorsque j'ai parlé de mon Café, que mon oncle en plaisantant a rappelé les espoirs de me voir Ministre et j'en passe, j'ai commencé à défendre l'utilité de mes études, avant que ma tante n'ajoute d'un air chafouin "Oui mais t'as foiré".
Alors, j'ai enfin eu la réaction que je rêvais d'avoir. J'ai rétorqué, d'un air non moins chafouin et en prenant toute la tablée pour témoins : "Voilà ce qui arrive quand on met trop la pression sur les gens, ils pètent un câble, c'est normal !"
C'est la seule réaction que je rêvais d'avoir, après avoir longtemps cherché à comprendre le dilemme d'une vie : se rêver toute-puissante, telle l'enfant-roi que j'étais, telle l'adolescente qui prend le relais de cette enfance, et pourtant se planter à des moments-clés, et pourtant tout faire pour esquiver les chemins du "pouvoir". La seule réaction due à la seule explication que j'aie trouvée pour le moment.

Le dilemme existe toujours, irrésolu pour une durée indéterminée. Le sans-faute nécessite une levée de barrières que je n'ai pas (encore ?) envie d'accomplir.

Il y a un temps pour tout et la vie est fort longue, ma foi.