jeudi 31 mai 2007

Harry Potter Mood

"Well, obviously, she's feeling very sad, because of *** dying. Then I expect she's feeling confused because she liked *** and now she likes Harry, and she can't work out who she likes best. Then she'll be feeling guilty, thinking it's an insult to ***'s memory to be kissing Harry at all, and she'll be worrying about what everyone else might say about her if she starts going out with Harry. And she probably can't work out what her feelings toward Harry are anyway, because he was the one who was with *** when *** died, so that's all very mixed up and painful. Oh, and she's afraid she's going to be thrown off the Ravenclaw Quidditch team because she's been flying so badly."
A slightly stunned silence greeted the end of his speech, then Ron said, "One person can't feel all that at once, they'd explode."
"Just because you've got the emotional range of a teaspoon doesn't mean we all have".

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The teachers were, of course, forbidden from mentioning the interview by Educational Decree Number Twenty-six, but they found ways to express their feelings about it all the same. Professor Sprout awarded Gryffindor twenty points when Harry passed her a watering can; a beaming Professor Flitwick pressed a box of squeaking sugar mice on him at the end of Charms, said "Shh!" and hurried away; and Professor Trelawney broke into hysterical sobs during Divination and announced to the startled class, and a very disapproving Umbridge, that Harry was not going to suffer an early death after all, but would live to a ripe old age, become Minister of Magic, and have twelve children.




samedi 26 mai 2007

C'était tellement triste que tu t'es mise à vivre

Tout est très brouillé, mais sur le point de s'éclaircir. Comme je l'ai dit il y a quelques semaines, on se rapproche du moment fatidique où tout va se dénouer d'un coup. Etudes, finances, amour. Tout, quoi.

En attendant, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez. Je me contente de vivre en imbécile heureuse, et je dois avouer que c'est délectable. Je vais au concert de Magyd Cherfi, voir des pièces de thèâtre, à des soirées, je range ma chambre en plusieurs étapes.. Et encore et toujours, je lis Harry Potter.
La vie d'imbécile heureuse me va si bien.
Je respire aux soirées, la vie me rentre dans les poumons, la vie est belle au milieu des gens. Avec le recul, les efforts de bonne soeur que j'ai faits pour jouer la khâgneuse jésuite m'apparaissent soudain. Pendant un an, je me suis coupée de ce qui me fait vivre. Une année en apnée.

Mais je ne devrais pas trop cracher dans la soupe. Pendant que je m'enterrais dans mes livres, je ne pensais pas à tout ce qui me tordait les tripes à la rentrée. Ca ne m'a pas empêchée de pleurer, certes, mais pour d'autres raisons. J'ai tout mis sur le dos des dissert' et autres devoirs, pour mieux oublier tout ce qui me posait problème.
Avec plus ou moins de succès, certes, étant donné que tout me rattrape maintenant.

Alors forcément, il faut bien que je compense avec les sorties et Harry Potter, pour continuer de jouer l'imbécile heureuse en attendant fin juin.
Il me faut Harry Potter pour oublier tout ce que je n'assume pas, tout ce que je n'ose pas dire ni faire depuis si longtemps.
Il me faut toutes ces sorties pour ne pas penser à l'an prochain, à est-ce-que j'aurai un appart', à il faut que je contacte les UFR d'histoire et de philo, à il faut que je fasse mon dossier pour l'Eh*ss, à tout ce qui me fera passer dans le monde des grands et autonomes.
Tout ça, parce que parfois je réfléchis à mes tabous, mes secrets, mes abîmes qui me donnent le vertige. Tout ce qui est tellement triste que je me suis mise à vivre (Magyd Cherfi librement détourné, pour rendre à César etc.)

Le courage est là, juste entre deux tripes, il faut juste que j'y mette les mains pour le trouver. Je sais qu'une fois lancée, je ne m'arrêterai pas. Parce que c'est cette force que j'ai de savoir ce que je veux, et de rarement lâcher un os quand je suis dessus.
Encore faut-il que je me lance.
En attendant, Harry Potter et Voldemort m'attendent. Tome 4, page 652. Ah oui, et d'autres sorties encore, ce week-end. Enfin la vie heureuse, en bref.

Ma vie est trop merveilleuse pour penser aux problèmes en gestation.

[ Bande Son ]




dimanche 20 mai 2007

Si je te quitte pour de bon..

See the stone set in your eyes
See the thorn twist in your side
I wait for you
Sleight of hand and twist of fate
On a bed of nails she makes me wait
And I wait... without you

With or without you
With or without you

Through the storm we reach the shore
You give it all but I want more
And I'm waiting for you

With or without you
With or without you
I can't live
With or without you

And you give yourself away
And you give yourself away
And you give
And you give
And you give yourself away

My hands are tied
My body bruised, she's got me with
Nothing left to win
And nothing else to lose

With or without you
With or without you
I can't live
With or without you

U2, With or without you





samedi 19 mai 2007

Am.. quoi ?

Par où commencer ? Je n'ai pas souvent été amoureuse, et ma seule relation qui a bien marché plus de 4 semaines d'affilée remonte à.. 2002. C'est moi qui y ai mis fin, parce que je n'étais plus amoureuse et m'ennuyais (sic). Comme c'est beau d'avoir 15 ans et croire que le monde n'attend qu'une chose : être à vos pieds.
Les années qui ont suivi furent une magnifique preuve du contraire : amour, am.. quoi ?

Il y eut l'âge d'or, où je n'avais pas à réfléchir, où les bons moments l'emportaient sur les mauvais, où la volonté d'être deux et la confiance nous portaient. Ca a duré un peu plus d'un an, malgré mes hésitations perpétuelles, qui n'étaient dues qu'à mes 15 ans.
Si la même histoire me retombait dessus maintenant, je n'hésiterais plus. Trop de lâcheté ces dernières années, trop de "oui, mais en fait non" de la part d'esprits déséquilibrés.
Alors que j'ai tellement besoin de constance.

J'aimerais parfois faire table rase des tsunamis et autres vaguelettes sentimentales, voire du calme plat, des cinq dernières années. Plus cela dure, et plus j'ai l'impression que cela ne finira jamais. Comme si j'avais vécu une belle histoire dans ma vie, et que tout était fini depuis.
Désolée d'avance à tous ceux que cela choquera, concernés ou non, mais le seul copain qui tenait la route (oui Cam', et malgré les pantoufles héhé) était Philippe.
Je ne réinvente pas le passé. Je ne le regrette pas non plus, car je sais avoir fait le bon choix en rompant avec lui. Simplement, depuis, je tombe de Charybde en Scylla.
Et depuis, chaque nouvelle fois, j'ai encore plus peur de me prendre un mur.

Ce n'est pas grave, après tout. La vie continue, car il le faut bien. Mon optimisme déconnecté du réel me dit qu'un jour, je vivrai quelque chose de beau et fort. Et puis, ce n'est pas comme s'il m'était arrivé un événement vraiment grave.
Il s'agit juste de se dire "un jour ça arrivera de nouveau", car c'est déjà arrivé une fois.

En attendant, les jours défilent. Je ne sais pas où est le bout de tout ça, ni comment faire comprendre que je peux être une copine très chouette (si on passe outre : mes fringues technicolor, mes cheveux en pétard, mon rire crispant, ma voix à la limite de l'ultra-son, mes onomatopées inventives, mes sautes d'humeur, etc.. héhé).
Je ne sais pas où est la clé, ni même si elle existe. Bien sûr qu'un jour, ça sera mon coeur, mon amour. Il y a juste une étape que mon imagination n'a pas jugé utile d'élaborer : comment on fait ?

Peut-être qu'à force d'être poussé comme ça dans la nuit, on doit finir tout de même par aboutir quelque part, comme disait l'autre, Louis-Ferdinand de son prénom.
Peut-être. Peut-être aussi que ce "quelque part" est celui de Robinson.

Dans ce cas, tout va bien, car c'est déjà prévu.




mardi 15 mai 2007

Toujours rien

Impossible de dormir.
"Le vent nous portera".
Je suis en panne.

Céline a menti. La nuit n'a pas de bout.




vendredi 11 mai 2007

Up in my lonely room When I'm dreaming of you

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère ?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute,
O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantome qu'il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu'a être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.

Robert Desnos, Corps et Biens




mercredi 9 mai 2007

Rien

L'immobilité, affres et délices. Je dors quand je veux, et me réveille de plus en plus tard. Je retrouve ainsi mon rythme de vie préféré, celui où je passe la nuit à lire en mangeant, où la journée n'est qu'une succession de clips sur les chaînes musicales. Je vide méthodiquement mon cerveau, oublie dans un même mouvement les turpitudes de la khâgne et la torpeur sentimentale.
J'oublie.

L'immobilité, le déclin irrémédiable de la volonté pendant que croît l'impassibilité, prenant l'espace laissé par l'espoir et le désir de mouvement.
Je ne fais rien de mes journées, si ce n'est relire tous les Harry Potter de façon anticipée. Je voulais faire ça en juillet, juste avant la sortie du dernier tome, mais les circonstances actuelles me poussent à combler le vide temporel. J'aurais aussi bien pu choisir de me refaire l'intégrale Friends, mais cela ne se superpose pas aussi facilement aux déplacements vitaux nécessaires (type aller faire pipi ou chercher à boire). Avec Harry Potter, l'immobilité de mon esprit est ininterrompue.
Pendant ce temps, je vis par procuration. J'oublie

L'immobilité des sentiments et du corps, pendant que l'imagination prend sa place.
J'ai l'impression d'avoir arrêté de vivre à la fin du concours. Pas immédiatement après, bien sûr. Je parle du contre-coup de la fin de la prépa. L'inoccupation m'a abattue d'un coup, me laissant comme seule. Il y aurait pourtant tant de gens à contacter pour l'année prochaine, tant de lui à rappeler jusqu'à ce qu'il comprenne, tant de moi à secouer pour détruire les fondations de la douleur souterraine.
Celle que je tente d'oublier dans l'immobilité.

Fidèle à ma banalisation des maux, je ne fais pas de drames. Rien n'est plus normal que cette torpeur de fin d'année, elle ressemble à toutes les autres fins d'année, qui sont toujours, quelque part, une fin de siècle. Je suis amorphe, et l'on pourrait m'annoncer que Marilyn Monroe est ressuscitée sans provoquer plus de remous chez moi. Je tourne et tourne à l'imperfection, signalerai toute progression. (Louise Attaque).
Pour l'instant, rien ne bouge, et cela ne me dérange pas.

Je n'ai de toute façon aucune énergie. Ca ne servirait à rien de le rappeler, ma vie n'en serait pas changée. Je suis impassible, et ne me faites pas remarquer que c'est le 56e que je laisse échapper comme ça. Il est toujours trop tard. Peu importe, après tout, la vie est belle quoiqu'il arrive. Et puis je m'épargne une rupture comme ça.
Je n'ai pas l'énergie d'aller à contre-courant de ma lâcheté. L'immobilité est le meilleur moyen de ne pas replonger la tête la première dans les problèmes d'où je ne sors jamais indemne. Je préfère lire Harry Potter que vivre moi-même.

Je ne bouge pas, et cela ne m'a jamais autant reposée. Ca ne me fait pas mal de penser à tout ce que je laisse échapper en ne faisant rien. Je suis une carpette qui voit le temps défiler sans s'en soucier. Je n'ai de toute façon aucune raison de me violenter à bouger ou réfléchir, pas de copain pas de travail rien. Le vide des perspectives.

La vie est belle quand on en fait un dimanche perpétuel.




dimanche 6 mai 2007

Désirs d'avenir

Ma mère : "Te rends pas malade si il gagne !"

J'ai 19 ans, pas de famille à nourrir, pas de voiture à payer, pas de patron sur mon dos, en bref pas de vie quotidienne à me coltiner. Par conséquent, je me réserve le droit de penser que ma vie tourne autour des élections présidentielles, et que mes belles idées sont le centre du monde.

Aujourd'hui, je me suis passée en boucle mes deux chansons de rebellz-baba-cool-de-la-vie (parce que je le vaux bien) : Fils de France, et Here's to you. Ca a accompagné ma journée de la désespérance. J'ai tracté pour Royal ce matin entre 10h et 12h au marché d'Alexandre Dumas, autant dire un lieu presque déjà acquis au PS. C'était plutôt sympathique pour commencer, car je n'avais jamais tracté de ma vie, et les réactions étaient plutôt encourageantes, bien que toutes désespérées.
A quoi bon se jeter dans la bataille quand tout donne l'autre schizo gagnant ?

Peut-être que la clé est justement là. Seul l'Ici et Maintenant comptent, alors je crois que j'ai décidé de me jeter, car je n'ai que ça à faire. Je ne crois pas en Dieu, je ne crois en rien d'autre qu'en mes cours d'histoire et ma (maigre) expérience, qui me dictent ce choix : il ne s'agit pas d'adhérer à une ligne partisane, mais de confondre mon être et mes convictions. C'est pour ça que je considère ces élections comme si importantes dans ma vie personnelle. Demain, ma mère m'offense personnellement en n'allant pas voter. [Edit] Elle a voté Royal finalement !
L'autre schizo, qui sera élu à presque tous les coups, va gouverner de mes 20 ans à mes 25 ans.
Autant dire le coeur de ma vie, car son commencement.

Alors que la vie débutait avec la fin de la prépa, j'ai comme l'impression que quelqu'un a décidé d'en faire une tragicomédie du militantisme (ET LA PUTAIN DE BORDEL LE MOT "TRAGICOMEDIE" EST UTILISE A BON ESCIENT PAS COMME L'AUTRE CRETIN INCULTE AUX 3 MOTS DE VOCABULAIRE QUAND IL PARLE DU DEBAT ROYAL-BAYROU). Une tragicomédie, car rien ne peut m'empêcher au fond d'avoir une vie heureuse, même sur fond de tragédie politique. Et puis ce n'est pas comme si je portais une admiration sans bornes à Royal.

Simplement, c'était la gauche au second tour. Quelque chose que je vis pour la première fois avec cette intensité, comme si la/ma vie pouvait réellement changer.
Et oui, on est jeunes, on est beaux, on est tout puissants. Et je veux tout changer. Pendant qu'il en est encore temps, avant ce grand renoncement systématisé qu'est la vieillesse. Pendant que j'y crois encore.

Je suis définitivement née 40 ans trop tard, à l'âge du désenchantement, en chantant à tue-ête "Désenchantée" à 8 ans, alors même que je ne pouvais pas en comprendre les paroles. Maintenant, je ne les comprends que trop bien. Je fais partie de ces exceptions qui confirment la règle, et qui ont le culot (l'audace) de croire qu'ensemble tout est possible.. Au sens fort et sincère.

J'aurais dû naître à l'époque où on chantait Dylan, et Baez, et Joplin, le coeur dans les cordes vocales.

Here's to you Nicolas and Bart
Rest forever here in our heart
The last and final moment is yours
That agony is our triumph

(Joan Baez)


Je suis une jeune et conne. Lui est vieux et fou.
La vie est si simple, si belle.

Je répondrai présente au 3e tour. Dans la rue.

[ Bande Son ]




jeudi 3 mai 2007

Gone with the khâgne

Les nuits blanches
Les cours de philo
Les cours de lettres
Les versions allemandes
Les DM à rendre
Les colles
Les cachettes pour mes dvd et les stratégies pour ne pas regarder Friends
Les DS le samedi matin
Les cours de géo
Les schémas à apprendre
Les notes inférieures à 5
Les livres survolés en trente minutes
L'abus de surligneur
Les week-ends bloqués par une dissertation
Le stress du concours
Les textos envoyés par erreur à un prof
Les appels intempestifs du prof d'histoire
Les journées entières passées au lycée
Le lycée, tout simplement
La sieste pendant les cours
Les appels intempestifs à 1h du mat' "T'en es où dans ta dissert ?"
Les post-it khâgneux dans ma chambre
Le stress de la spé histoire
La violence intellectuelle pour se forcer à écrire
La violence symbolique des cours de lettres
Les sorties sacrifiées aux révisions
Les amis sacrifiés au travail
Les concerts sacrifiés au sommeil
Les concours blancs !!!!!!!!!!
La cantine
La salle 302
Les textos du prof de géo prévenant une absence
Les matins destroy
Les engueulades du prof d'histoire
Les explications géniales du prof de philo
La détente en cours d'allemand
Les blagues du prof d'histoire
La solidarité entre cubes
Les sujets de lettres incompréhensibles
Les vacances de Pâques dévouées aux révisions
Le remplissage quand on ne sait pas quoi dire
Les classes géniales, sauf celle de l'an passé, bien sûr
Les crises de larme (comment ai-je pu oublier le pire)
La vie qui s'arrête pour une note
Le néant de la vie culturelle
Les récitations de cours malgré soi, même au réveil
Les voyages d'intégration excellents, etc.

...Mais surtout :
La chaleur humaine qui compensait bien le reste




mardi 1 mai 2007

Sweet Escape

Je viens de rentrer de la soirée la plus mémorable de ma vie. Pas la plus intense, pas la plus belle, pas la plus folle (quoique). Elle est celle qui sépare avant et après.

Avant la fin de la prépa. Après.

Sur mon lit de mort, je dirai "Je me souviens de la soirée où je suis devenue libre, la soirée qui a marqué la fin de la khâgne, après des semaines et des semaines de travail ininterrompu."
Celle où j'ai hurlé/dansé/pleuré de rire, de joie, de libération/retrouvé mes capacités exponentielles d'ouverture aux autres.

La nuit de la Vie.