Tout est très brouillé, mais sur le point de s'éclaircir. Comme je l'ai dit il y a quelques semaines, on se rapproche du moment fatidique où tout va se dénouer d'un coup. Etudes, finances, amour. Tout, quoi.

En attendant, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez. Je me contente de vivre en imbécile heureuse, et je dois avouer que c'est délectable. Je vais au concert de Magyd Cherfi, voir des pièces de thèâtre, à des soirées, je range ma chambre en plusieurs étapes.. Et encore et toujours, je lis Harry Potter.
La vie d'imbécile heureuse me va si bien.
Je respire aux soirées, la vie me rentre dans les poumons, la vie est belle au milieu des gens. Avec le recul, les efforts de bonne soeur que j'ai faits pour jouer la khâgneuse jésuite m'apparaissent soudain. Pendant un an, je me suis coupée de ce qui me fait vivre. Une année en apnée.

Mais je ne devrais pas trop cracher dans la soupe. Pendant que je m'enterrais dans mes livres, je ne pensais pas à tout ce qui me tordait les tripes à la rentrée. Ca ne m'a pas empêchée de pleurer, certes, mais pour d'autres raisons. J'ai tout mis sur le dos des dissert' et autres devoirs, pour mieux oublier tout ce qui me posait problème.
Avec plus ou moins de succès, certes, étant donné que tout me rattrape maintenant.

Alors forcément, il faut bien que je compense avec les sorties et Harry Potter, pour continuer de jouer l'imbécile heureuse en attendant fin juin.
Il me faut Harry Potter pour oublier tout ce que je n'assume pas, tout ce que je n'ose pas dire ni faire depuis si longtemps.
Il me faut toutes ces sorties pour ne pas penser à l'an prochain, à est-ce-que j'aurai un appart', à il faut que je contacte les UFR d'histoire et de philo, à il faut que je fasse mon dossier pour l'Eh*ss, à tout ce qui me fera passer dans le monde des grands et autonomes.
Tout ça, parce que parfois je réfléchis à mes tabous, mes secrets, mes abîmes qui me donnent le vertige. Tout ce qui est tellement triste que je me suis mise à vivre (Magyd Cherfi librement détourné, pour rendre à César etc.)

Le courage est là, juste entre deux tripes, il faut juste que j'y mette les mains pour le trouver. Je sais qu'une fois lancée, je ne m'arrêterai pas. Parce que c'est cette force que j'ai de savoir ce que je veux, et de rarement lâcher un os quand je suis dessus.
Encore faut-il que je me lance.
En attendant, Harry Potter et Voldemort m'attendent. Tome 4, page 652. Ah oui, et d'autres sorties encore, ce week-end. Enfin la vie heureuse, en bref.

Ma vie est trop merveilleuse pour penser aux problèmes en gestation.

[ Bande Son ]