Depuis 48h, la vie est merveilleuse. Je savoure chaque minute, car chaque moment m'apporte une joie nouvelle. Mon monde est parallèle.

Dans mon monde, en ce moment, l'équipe de France gagne ses matchs de foot avec l'art et la manière. Il y a des anniversaires qui me font chaud au coeur, même si tout le monde n'était pas présent. Je me réconcilie avec certaines personnes, et d'autres viennent à mon anniversaire alors que je ne les attendais plus. Sans oublier que je retourne "à la maison" pour ma 2e khâgne.
Dans mon monde, les noeuds de l'année passée se délient.

Il y a 48h, après un texto nocturne, et surtout après deux semaines de silence, une conversation Msn de 2 heures. Du genre de celles qui calment et apaisent après la tempête, comme une façon de normaliser les choses. Peut-être que le fouillis inextricables de noeuds qui s'accumulent depuis des mois va se défaire. Ce serait une plus grande réussite que 14 en histoire au concours de l'Ens (il fallait que je le case quelque part).
J'aime régler les problèmes et défaire les noeuds, j'aime la complicité et la clarté. Et à cet égard, mon monde parallèle des deux derniers jours tient presque ses promesses.

Mon monde redevient montreuillois. C'est la facilité et l'évidence à ma portée, car il suffit que je tende la main pour glaner des moments de camaraderie, comme par exemple prendre le métro avec une future khâgne et se souvenir de notre école primaire tout le trajet. Sans parler des amitiés qui existent déjà là-bas.
J'ai passé la journée de vendredi à répéter "Je suis teeelleeement cooonteeente de revenir ici", et la joie se lisait dans mon regard, paraît-il. La prof d'anglais m'a qualifiée de "résidente permanente" du lycée, celui d'histoire a fait appel à S et moi pour parler aux hypos à 11h, et tous plaisantaient avec moi.
Et c'est vrai que ça me fait tellement plaisir de retourner dans ce lycée. Au fur et à mesure de la journée, plus le temps passait, et plus je réalisais que j'étais "de retour", concept souvent associé aux chanteurs passés de mode. Mais vu l'accueil chaleureux que j'ai retrouvé au sein de JJ, équipe pédagogique et élèves, je n'espère pas être une ringarde à la recherche d'une quelconque gloire passée. Ou alors, pas seulement.
L'idée de retrouver ces lieux, jamais vraiment quittés, va sûrement être l'horizon de mon été, le fil enfin dénoué de ma motivation.

Dans mon monde parallèle, je suis le centre d'attention de tous, pendant quelques heures au moins. Même après JJ, le vendredi soir s'est passé à Bastille avec ma cousine. Ma cousine, celle qui est un peu une petite soeur (j'avais écrit "coeur") et qui m'offre des magnifiques bijoux faits main. La journée avait déjà bien commencé avec le briefing des hypos, et passer la fin avec ma cousine était la cerise sur le gâteau. Je suis très attachée à elle, et j'ai annulé une autre sortie rien que pour la voir. Comme dirait Phoebe dans Friends "it's the best day ever, I feel like in a musical !". Je n'ai passé la journée qu'avec des gens que j'aime tellement beaucoup, du début à la fin, du speech aux hypos jusqu'au retour chez moi.
Mais le best day ever a duré 48 heures, ne l'oubliez pas.

Parce que samedi (hier ou aujourd'hui), ça a continué. S'il manquait légèrement mes deux meilleures amies, une amie d'enfance, sans compter ceux qui travaillaient et ceux qui m'ont lâchée, on restait une quinzaine. Avec eux posés dans le parc au bas de chez moi, le soleil sur la peau, des bonbons à foison, je me sentais tellement bien. Je ne voulais rien d'autre que leur parler et entendre leurs rires. J'en aurais oublié que j'ai 19 ans dans cinq jours (quatre maintenant).
Et le "musical" de Phoebe n'était pas fini. Téléphone qui sonne, prénom inattendu qui s'affiche. "Coline, viens avec moi", gloussements et jolie surprise de son arrivée. Un peu le Ribéry qui sort de nulle part, ou le lapin qui sort du chapeau, de façon plus conventionnelle. Le reste appartient aux regards échangés avec les filles.
De post-it multicolores en photos, de dossiers en accolades, de rires en rires, je suis rentrée chez moi légère, aidée par Fabien et Elsa. Rien n'aurait pu me faire redescendre de mon nuage.

Ca tombe bien, car la journée n'avait pas encore dévoilé toutes ses surprises. France-Brésil 1-0. La simplicité des chiffres. 1-0. Comme l'évidence que je soutiens auprès de tout le monde depuis des jours : l'équipe de France peut battre toutes les autres. Et elle le fera. Tout aussi évident que ma présence à JJ.
Selon les dires d'Anète, j'ai une façon d'exprimer ma joie très personnelle. Perso, moi j'aime bien crever les tympas des gens près de moi et crever le plafond et le sol à sauter pendant 5 minutes. Elle a dû avoir très peur héhé. Mon monde parallèle devrait être insonorisé contre ma joie hystérique.

Ce n'était que l'exaltation devant le bouquet final de ces deux jours magiques. Il était normal que l'équipe de France gagne, après le retour à JJ et l'appel surprise de tout à l'heure. Il fallait que ça se finisse ainsi. J'ai passé deux jours à exulter et écouter en boucle la même chanson dansante.
Parce que ça faisait très longtemps que je n'avais pas eu autant de raisons d'exprimer ma joie.

J'ai savouré chaque minute de ce monde parallèle, à ne même pas essayer de poser pied à terre.

[ Bande Son ]