Toute petite chose
Par Kalleidoscope, jeudi 15 décembre 2005 à 19:14 :: Blog
Aucune perspective ne m'attire, là maintenant tout de suite. Rien ne me fait trépigner d'impatience, pas même Noël ou les vacances. Tout me semble grisâtre. Peut-être juste ces notes sur mon ordinateur, comme un rayon lumineux qui déchire la poussière.
Lili était belle à croquer, Lili farouche ô ma Lili ! Venez, je vous emmène ! (Mali) ou encore Et tu sais, le jour où la vie m'a lâchée, j'ai senti sa présence, il m'a raccompagnée.. (Tryo)
Je ne sais pas ce qui me prend depuis quelques jours, mais j'ai l'impression d'être au fond. Au fond de quoi ? J'en ai pas grande idée, et puis il paraît qu'il y a toujours plus profond que le fond, alors bon. Mais je rame dans la mauvaise humeur.
Pourtant je me lève en ayant la pêche, je prends le métro avec Fabien et je suis enthousiaste pour deux. J'arrive même à lui arracher des sourires, alors qu'il est épuisé jusqu'à l'os d'aller en cours. Arrivée devant le lycée, je perds plus ou moins cette forme, et quand je rentre à la maison, c'est plus la peine.
Lessivée. Et même pas forcément par les cours. Juste l'idée d'être chez moi face à ma non-motivation, face à mes parents, face au travail qui m'attend (et que je ne fais pas). Face à moi-même, en somme.
Aller en cours ne m'excite pas, je fais uniquement acte de présence, parce que j'ai un peu trop séché de cours depuis le début de l'année. Ce qu'on fait ne me transcende pas toujours, et surtout la chaleur humaine me manque. Les accolades du matin, celles du soir, les éclats de rire le midi, les squatts de la 302, tout ça me manque. Ca rendait la prépa supportable et humaine.
Là, il n'y a plus que des heures de cours, certes souvent agréables mais ça reste des cours, et des devoirs à préparer. Si je finis cette année, c'est uniquement parce que j'y suis déjà, alors autant y rester. Et par amour-propre : pas question que je rate la moindre année de ma scolarité. Et puis pour les autres..
Je suis une toute petite chose face à ce qu'on attend de moi.
Je suis toute petite, et je ne sais pas qui pourra me traîner, m'entraîner. L'an dernier, mon prof d'histoire avait le don pour me motiver. Entre les encouragements et les coups de pied au cul quand il fallait, je finissais toujours par me reprendre quand il y avait relâchement. Depuis plusieurs semaines, depuis le début de l'année peut-être même, je cherche en vain où trouver l'envie qui me manque.
Il y a bien le problème des équivalences à la fin de l'année, mon inscription à la fac qui n'est toujours pas faite, mais j'ai cette vague tendance à croire que tout finira toujours par s'arranger, et qu'il suffit de se laisser aller pour que ma bonne étoile intervienne. Alors je me laisse aller, fortement aller..
Et je suis seule face à moi-même.
Parce que mes amis ne peuvent rien pour moi dans cette situation. Mes parents pas grand-chose non plus, vu que je les envoie joyeusement paître s'ils ont le malheur de faire la moindre remarque sur mon (non-)travail. Du côté de ma famille, chacun est persuadé mordicus que je suis un génie qui vole au-dessus de tout, et ma tante me voit à l'ENS (ahah, blague du siècle). Et mon copain.. Euh, pardon, quel copain ? Une rupture pile au moment où j'en avais besoin (en même temps, c'est jamais le bon moment).
Alors forcément, j'ai l'impression que rien ne va plus.
J'ai fait la liste de ce qui me tombait dessus, il y a 2 ou 3 soirs. Ca possédait son côté instructif. Il faudrait que je me prenne en main, que je me bouscule, que je me dise "Putain, y'a urgence là, si tu veux réaliser tes envies". Je devrais m'affoler, mais non. Je suis impassible. J'aurai 4 au concours blanc d'histoire ? Il me suffira de le cacher à mes parents et à mon ancien prof d'histoire. Je n'ai toujours pas fini mon dossier de colle de géo à rendre en novembre ? J'ai les vacances de Noël. Je n'ai toujours pas prévenu mes parents que je voulais déménager l'an prochain ? Le Saint-Esprit s'en chargera.
Rien ne me fait bouger. Pas envie de lire, pas envie d'aller au ciné, pas envie de sortir. Je sors parce que je sais que je le dois. Parce qu'une fois vaincue ma flemme, je suis contente d'être avec mes amis, et je ne veux pas me renfermer sur moi-même.
Mais à part celle de sortir, aucune nécessité ne me bouscule.
Plus que jamais, je me sens proche de la chanson de Tryo "Le petit chose". J'ai resorti l'arbre généalogique qu'a fait ma grand-tante généalogiste, j'ai resorti la liste de mon ascendance jusqu'au 18è siècle, et je me suis plongée dedans. Je me suis impregnée de ces noms si lointains, de ces lieux étrangers. J'ai imaginé leur vie, je me suis demandé en quoi je leur ressemblais. Et j'ai pensé à ces oncles que je ne vois presque jamais, surtout du côté de ma mère. J'ai pensé à ma cousine Mathilde que je n'ai pas vue depuis des siècles. Et je me suis sentie un peu mieux, même s'ils sont loin.
Ca m'a rassurée de me répéter ces noms, de me dire qu'ils seront toujours là. De me dire "j'appartiens à un ensemble stable, appelé famille que j'aime et qui m'aimera toujours". Je suis eux, ils sont moi. On a tous en nous ce "petit chose" qui fait qu'on se sent appartenir à sa famille.
Alors je t'évacue d'un geste de la main
Te ramène à la porte, te montre le chemin
Mais tu es revenu à la chaîne
Et je suis passée de la haine
De la haine à l'indifférence
De l'indifférence à l'errance
Et tu sais le jour où la vie m'a lâchée
J'ai senti sa présence
Il m'a raccompagnée
J'ai compris qu'c'était pour la prochaine
Que dans l'autre vie j'emporterai mon problème..
(Tryo)
J'attends une intervention divine, du même type de celle qui m'a permis de voir Tryo deux fois de suite jeudi dernier.
Et pour le reste, on verra bien.
Lili était belle à croquer, Lili farouche ô ma Lili ! Venez, je vous emmène ! (Mali) ou encore Et tu sais, le jour où la vie m'a lâchée, j'ai senti sa présence, il m'a raccompagnée.. (Tryo)
Je ne sais pas ce qui me prend depuis quelques jours, mais j'ai l'impression d'être au fond. Au fond de quoi ? J'en ai pas grande idée, et puis il paraît qu'il y a toujours plus profond que le fond, alors bon. Mais je rame dans la mauvaise humeur.
Pourtant je me lève en ayant la pêche, je prends le métro avec Fabien et je suis enthousiaste pour deux. J'arrive même à lui arracher des sourires, alors qu'il est épuisé jusqu'à l'os d'aller en cours. Arrivée devant le lycée, je perds plus ou moins cette forme, et quand je rentre à la maison, c'est plus la peine.
Lessivée. Et même pas forcément par les cours. Juste l'idée d'être chez moi face à ma non-motivation, face à mes parents, face au travail qui m'attend (et que je ne fais pas). Face à moi-même, en somme.
Aller en cours ne m'excite pas, je fais uniquement acte de présence, parce que j'ai un peu trop séché de cours depuis le début de l'année. Ce qu'on fait ne me transcende pas toujours, et surtout la chaleur humaine me manque. Les accolades du matin, celles du soir, les éclats de rire le midi, les squatts de la 302, tout ça me manque. Ca rendait la prépa supportable et humaine.
Là, il n'y a plus que des heures de cours, certes souvent agréables mais ça reste des cours, et des devoirs à préparer. Si je finis cette année, c'est uniquement parce que j'y suis déjà, alors autant y rester. Et par amour-propre : pas question que je rate la moindre année de ma scolarité. Et puis pour les autres..
Je suis une toute petite chose face à ce qu'on attend de moi.
Je suis toute petite, et je ne sais pas qui pourra me traîner, m'entraîner. L'an dernier, mon prof d'histoire avait le don pour me motiver. Entre les encouragements et les coups de pied au cul quand il fallait, je finissais toujours par me reprendre quand il y avait relâchement. Depuis plusieurs semaines, depuis le début de l'année peut-être même, je cherche en vain où trouver l'envie qui me manque.
Il y a bien le problème des équivalences à la fin de l'année, mon inscription à la fac qui n'est toujours pas faite, mais j'ai cette vague tendance à croire que tout finira toujours par s'arranger, et qu'il suffit de se laisser aller pour que ma bonne étoile intervienne. Alors je me laisse aller, fortement aller..
Et je suis seule face à moi-même.
Parce que mes amis ne peuvent rien pour moi dans cette situation. Mes parents pas grand-chose non plus, vu que je les envoie joyeusement paître s'ils ont le malheur de faire la moindre remarque sur mon (non-)travail. Du côté de ma famille, chacun est persuadé mordicus que je suis un génie qui vole au-dessus de tout, et ma tante me voit à l'ENS (ahah, blague du siècle). Et mon copain.. Euh, pardon, quel copain ? Une rupture pile au moment où j'en avais besoin (en même temps, c'est jamais le bon moment).
Alors forcément, j'ai l'impression que rien ne va plus.
J'ai fait la liste de ce qui me tombait dessus, il y a 2 ou 3 soirs. Ca possédait son côté instructif. Il faudrait que je me prenne en main, que je me bouscule, que je me dise "Putain, y'a urgence là, si tu veux réaliser tes envies". Je devrais m'affoler, mais non. Je suis impassible. J'aurai 4 au concours blanc d'histoire ? Il me suffira de le cacher à mes parents et à mon ancien prof d'histoire. Je n'ai toujours pas fini mon dossier de colle de géo à rendre en novembre ? J'ai les vacances de Noël. Je n'ai toujours pas prévenu mes parents que je voulais déménager l'an prochain ? Le Saint-Esprit s'en chargera.
Rien ne me fait bouger. Pas envie de lire, pas envie d'aller au ciné, pas envie de sortir. Je sors parce que je sais que je le dois. Parce qu'une fois vaincue ma flemme, je suis contente d'être avec mes amis, et je ne veux pas me renfermer sur moi-même.
Mais à part celle de sortir, aucune nécessité ne me bouscule.
Plus que jamais, je me sens proche de la chanson de Tryo "Le petit chose". J'ai resorti l'arbre généalogique qu'a fait ma grand-tante généalogiste, j'ai resorti la liste de mon ascendance jusqu'au 18è siècle, et je me suis plongée dedans. Je me suis impregnée de ces noms si lointains, de ces lieux étrangers. J'ai imaginé leur vie, je me suis demandé en quoi je leur ressemblais. Et j'ai pensé à ces oncles que je ne vois presque jamais, surtout du côté de ma mère. J'ai pensé à ma cousine Mathilde que je n'ai pas vue depuis des siècles. Et je me suis sentie un peu mieux, même s'ils sont loin.
Ca m'a rassurée de me répéter ces noms, de me dire qu'ils seront toujours là. De me dire "j'appartiens à un ensemble stable, appelé famille que j'aime et qui m'aimera toujours". Je suis eux, ils sont moi. On a tous en nous ce "petit chose" qui fait qu'on se sent appartenir à sa famille.
Alors je t'évacue d'un geste de la main
Te ramène à la porte, te montre le chemin
Mais tu es revenu à la chaîne
Et je suis passée de la haine
De la haine à l'indifférence
De l'indifférence à l'errance
Et tu sais le jour où la vie m'a lâchée
J'ai senti sa présence
Il m'a raccompagnée
J'ai compris qu'c'était pour la prochaine
Que dans l'autre vie j'emporterai mon problème..
(Tryo)
J'attends une intervention divine, du même type de celle qui m'a permis de voir Tryo deux fois de suite jeudi dernier.
Et pour le reste, on verra bien.
Commentaires
1. Le vendredi 16 décembre 2005 à 01:57, par Colinula
2. Le mardi 20 décembre 2005 à 00:15, par NéeBuleuse
3. Le vendredi 23 décembre 2005 à 02:31, par Kalleidoscope
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