Home, ce lieu où vivent déjà les douleurs, bien à l'intérieur, est un lieu qui se dévoile parfois.
Derrière les rideaux, on entrevoit 2-3 trucs, quelques cadavres et le foyer qui anime le tout. En train d'écrire sur les murs, une fille s'excite un peu, le temps presse. Elle trace fébrilement des lignes et des lignes, paroles de chansons, extraits de romans, dialogues de séries ou de films... Tout ce qui lui parle, les mots dans lesquels elle aimerait s'enrouler, tous ces mots-couette qu'on aurait aimé avoir écrits.

Des chansons qui parlent d'amour et d'hirondelles, des chansons où la voix monte progressivement pour mieux descendre dans les entrailles, joli paradoxe.
Des morceaux de livre qui se sont planté dans ma chair, des morceaux que je lis avec tous mes sens, et dont la signification s'impose à moi.

Le dévoilement par l'art, c'est très chic (encore faut-il voir de quel art il s'agit). C'est quand je suis confrontée aux mots des autres que je fais une petite plongée introspective en apnée, rapidement insupportable.
Ce que je vois dans ces moments, c'est LaTrouille, encore et toujours : elle est cachée derrière le fauteuil. Franchement, c'est une cachette qui craint, mais LaTrouille n'est pas connue pour sa discrétion ou sa subtilité. Elle est bien trop occupée à me surveiller et surgir soudain du fauteuil le jour où je me dis "Tiens, ça serait bien d'être en couple". BOUH !

Derrière le rideau, je vois des dizaines de scènes similairement étranges et/ou absurdes. Je vois une jeune fille tricoter jusqu'au retour de l'être aimé. Puis soudain, posant son tricot de côté, elle se lève pour ouvrir la porte à des personnes qui refusent d'entrer et restent sur le seuil, à discuter de la pluie et du beau temps. Les gens ont de ces idées parfois.
Parfois, je la vois courir fébrilement d'une pièce à l'autre, cherchant manifestement quelque chose d'introuvable. Et pourtant, elle court ! Elle regarde de tous côtés, mais elle ne semble pas vraiment voir ce qui se trouve sous ses yeux. Peut-être qu'elle cherche pour la beauté de la Quête.
Vraiment de ces idées, parfois.

Voilà, un défilement de dévoilements. Jusqu'au Dévoilement, peut-être un jour.

En attendant, Home renferme comme une huître l'amertume de vivre seule. Avec un peu de chance, cette saleté va se transformer en perle, dont quelqu'un voudra bien.
J'ai déjà toute la bande-son pour accompagner ce moment.