But instead I chose to use my heart
Par Kalleidoscope, mercredi 21 septembre 2005 à 23:17 :: Blog
"Et puis tous ces gens avec qui on a pas de souvenirs."
Nous sommes le 21 septembre, et je n'ai toujours pas réussi à me faire à l'idée que j'ai changé de lycée. J'ai tellement peur que ça ne change pas d'ici la fin de l'année. Tellement la peur au ventre de regretter jusqu'au bout.
Parce que pour la première fois, je me suis laissée entraîner par le prestige.
Depuis le CE1, je crois, jusqu'en 3e, je clamais haut et fort que je voulais faire vétérinaire. Je savais que c'était dur, je savais que le concours était très sélectif, mais je m'en fichais. Je voulais le faire, et il était certain que j'allais le devenir. Des doutes ? Quels doutes ? Et puis j'étais heureuse de vouloir exercer un métier aussi sérieux et bien payé. Je me souviens même des vannes de ma tante ("T'occuper des sales bestioles ? Mais c'est nul"), mais j'étais au-dessus de tout ça. Je savais ce que j'allais être plus tard.
Mais il y a eu la 3e. La journée portes ouvertes de mon lycée. C'est là que j'ai découvert la section Littéraire. Et le coup de foudre a été immédiat : ça a été un véritable tremblement de terre qui a remis en cause mes certitudes les plus profondes. Le théâtre, les livres, la littérature, la culture générale. Je me suis aperçue que c'était ça en réalité qui me faisait vibrer. En quelques jours, j'ai tout mis en chantier et j'ai choisi la voie du journalisme.
Alors j'ai dit merde à la S, j'ai dit merde au prestige de "la meilleure filière du secondaire", j'ai dit merde à mon père, j'ai dit merde à mon ancienne vocation.
C'était un choix profond, et la suite m'a donné raison : j'ai passé deux années formidables en 1e et terminale L, d'autant plus que la majorité des élèves y était venue par choix et non par défaut. Je m'y suis davantage cultivée qu'en apprenant à faire des équations, et j'ai confirmé mon goût pour les matières littéraires, avec un gros coup de foudre pour la philo. A tel point que mes notes étaient plutôt bonnes, avec un bac mention bien.
Alors forcément, quand j'ai voulu passer en prépa, la "conseillère d'orientation" (qui était beaucoup plus que ça en fait) a fait une moue réprobatrice : "Tu veux aller à JJ ? Mais tu peux faire mieux, quand-même, Marine.." Ben non. Désolée. Je fais ce que je veux, et non ce que je peux. J'ai laissé Justine aller toute seule à F (où je suis à présent), et je me suis obstinée dans mon choix d'une pédagogie innovante, plutôt que dans celui de la rentabilité aux concours. Dans ma liste de voeux, je n'avais qu'une seule prépa : JJ.
Là encore, j'ai dit merde aux prépas parisiennes, j'ai dit merde à mes prétendues capacités, j'ai dit merde au prestige.
Et là encore, j'ai eu raison : l'année que j'ai passée à JJ a été la meilleure année de ma vie, ma plus belle expérience, riche humainement et intellectuellement. (Elle est derrière moi, too bad.)
Mais c'est à ce moment-là que ça a commencé à foirer. Où mes bons résultats m'ont entraînée à faire ce que je peux, et non ce que je veux.
Parce que même si j'aimais la philo, même si mes résultats médiocres dans cette matière pendant quelques mois m'empêchaient tout passage en option philo, j'aimais bien davantage mes amis. Et puis, l'option philo ne se faisant pas à JJ, ma (petite) déception de ne pouvoir la choisir (et donc changer de lycée) était largement compensée par la joie de rester avec mes amis. Je préférais choisir en 2e année une matière que j'aime moins et rester avec ceux, amis et profs, qui avaient permis ma réussite en 1e année.
Mais il y a eu le deuxième concours blanc, en avril. Et il y a eu mon 15 en philo. Et il y a eu cet éclair dès que j'ai vu la note "Je peux passer en philo". Alors j'ai foncé sans réfléchir. J'ai suivi JB qui avait toujours voulu passer en spé philo, et j'ai suivi les conseils de mon prof de philo "Je pense que vous seriez bien à F" Je n'ai pas choisi la prépa-jumelle de JJ (qui se trouve à St-Ouen), je n'ai pas fait le choix du coeur. J'ai écouté ce qu'on m'a dit, et j'ai fait le choix du prestige.
Pour la première fois de ma vie, j'ai fait ce que j'ai pu, et non ce que j'ai voulu.
Comme je le regrette à présent.
Je crois que je préfère ne pas penser au choix que j'aurais fait, si j'avais su en avril tout ce qui se passerait pendant l'été. Si j'avais su à quel point il était vital pour moi de les voir, lui, elles. A quel point je meurs d'envie de les rejoindre maintenant dans leur voyage d'intégration en Bourgogne. D'être montée dans le car hier matin, quand j'ai été les voir avant leur départ.
4 jours. Mais c'est une éternité, si vous saviez. Je reviens presque chaque jour à JJ, qui se trouve sur mon chemin. Alors 4 jours.
Faites passer le temps plus vite, projetez-moi en avril, quand on se retrouvera enfin.
En attendant, je compte les heures, je compte les jours.
Je ne ferai plus jamais le choix de la raison.
Nous sommes le 21 septembre, et je n'ai toujours pas réussi à me faire à l'idée que j'ai changé de lycée. J'ai tellement peur que ça ne change pas d'ici la fin de l'année. Tellement la peur au ventre de regretter jusqu'au bout.
Parce que pour la première fois, je me suis laissée entraîner par le prestige.
Depuis le CE1, je crois, jusqu'en 3e, je clamais haut et fort que je voulais faire vétérinaire. Je savais que c'était dur, je savais que le concours était très sélectif, mais je m'en fichais. Je voulais le faire, et il était certain que j'allais le devenir. Des doutes ? Quels doutes ? Et puis j'étais heureuse de vouloir exercer un métier aussi sérieux et bien payé. Je me souviens même des vannes de ma tante ("T'occuper des sales bestioles ? Mais c'est nul"), mais j'étais au-dessus de tout ça. Je savais ce que j'allais être plus tard.
Mais il y a eu la 3e. La journée portes ouvertes de mon lycée. C'est là que j'ai découvert la section Littéraire. Et le coup de foudre a été immédiat : ça a été un véritable tremblement de terre qui a remis en cause mes certitudes les plus profondes. Le théâtre, les livres, la littérature, la culture générale. Je me suis aperçue que c'était ça en réalité qui me faisait vibrer. En quelques jours, j'ai tout mis en chantier et j'ai choisi la voie du journalisme.
Alors j'ai dit merde à la S, j'ai dit merde au prestige de "la meilleure filière du secondaire", j'ai dit merde à mon père, j'ai dit merde à mon ancienne vocation.
C'était un choix profond, et la suite m'a donné raison : j'ai passé deux années formidables en 1e et terminale L, d'autant plus que la majorité des élèves y était venue par choix et non par défaut. Je m'y suis davantage cultivée qu'en apprenant à faire des équations, et j'ai confirmé mon goût pour les matières littéraires, avec un gros coup de foudre pour la philo. A tel point que mes notes étaient plutôt bonnes, avec un bac mention bien.
Alors forcément, quand j'ai voulu passer en prépa, la "conseillère d'orientation" (qui était beaucoup plus que ça en fait) a fait une moue réprobatrice : "Tu veux aller à JJ ? Mais tu peux faire mieux, quand-même, Marine.." Ben non. Désolée. Je fais ce que je veux, et non ce que je peux. J'ai laissé Justine aller toute seule à F (où je suis à présent), et je me suis obstinée dans mon choix d'une pédagogie innovante, plutôt que dans celui de la rentabilité aux concours. Dans ma liste de voeux, je n'avais qu'une seule prépa : JJ.
Là encore, j'ai dit merde aux prépas parisiennes, j'ai dit merde à mes prétendues capacités, j'ai dit merde au prestige.
Et là encore, j'ai eu raison : l'année que j'ai passée à JJ a été la meilleure année de ma vie, ma plus belle expérience, riche humainement et intellectuellement. (Elle est derrière moi, too bad.)
Mais c'est à ce moment-là que ça a commencé à foirer. Où mes bons résultats m'ont entraînée à faire ce que je peux, et non ce que je veux.
Parce que même si j'aimais la philo, même si mes résultats médiocres dans cette matière pendant quelques mois m'empêchaient tout passage en option philo, j'aimais bien davantage mes amis. Et puis, l'option philo ne se faisant pas à JJ, ma (petite) déception de ne pouvoir la choisir (et donc changer de lycée) était largement compensée par la joie de rester avec mes amis. Je préférais choisir en 2e année une matière que j'aime moins et rester avec ceux, amis et profs, qui avaient permis ma réussite en 1e année.
Mais il y a eu le deuxième concours blanc, en avril. Et il y a eu mon 15 en philo. Et il y a eu cet éclair dès que j'ai vu la note "Je peux passer en philo". Alors j'ai foncé sans réfléchir. J'ai suivi JB qui avait toujours voulu passer en spé philo, et j'ai suivi les conseils de mon prof de philo "Je pense que vous seriez bien à F" Je n'ai pas choisi la prépa-jumelle de JJ (qui se trouve à St-Ouen), je n'ai pas fait le choix du coeur. J'ai écouté ce qu'on m'a dit, et j'ai fait le choix du prestige.
Pour la première fois de ma vie, j'ai fait ce que j'ai pu, et non ce que j'ai voulu.
Comme je le regrette à présent.
Je crois que je préfère ne pas penser au choix que j'aurais fait, si j'avais su en avril tout ce qui se passerait pendant l'été. Si j'avais su à quel point il était vital pour moi de les voir, lui, elles. A quel point je meurs d'envie de les rejoindre maintenant dans leur voyage d'intégration en Bourgogne. D'être montée dans le car hier matin, quand j'ai été les voir avant leur départ.
4 jours. Mais c'est une éternité, si vous saviez. Je reviens presque chaque jour à JJ, qui se trouve sur mon chemin. Alors 4 jours.
Faites passer le temps plus vite, projetez-moi en avril, quand on se retrouvera enfin.
En attendant, je compte les heures, je compte les jours.
Je ne ferai plus jamais le choix de la raison.
Commentaires
1. Le jeudi 22 septembre 2005 à 16:59, par Elsa
2. Le samedi 24 septembre 2005 à 18:02, par Kohva
3. Le dimanche 9 octobre 2005 à 01:15, par Kalleidoscope
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