mardi 16 mai 2006
16/05/2006
01:59
Par Kalleidoscope
Blog
Au Bazar du Temps
Cette fin d'année scolaire a un goût étrange, très étrange. Elle ne ressemble à aucune autre.
D'habitude, une fin d'année représente à mes yeux une rupture. C'est toujours un peu un drame de laisser derrière moi une année scolaire, et de me dire que tout ça deviendra des souvenirs. Je ne supporte pas les "fins de..", et il n'y a bien que le soleil esitval pour me consoler.
Je me souviens de l'été dernier. Je me souviens des rayons de soleil qui nous éblouissaient, alors qu'on dormait au soleil entre deux cours, je me souviens de Cergy, du camping, je me souviens de mon anniversaire pour les revoir une dernière fois avant les vacances, et "Cracher nos souhaits" qui remontait la mélancolie à fleur de peau.
Cette année est un hybride, un monstre étrange qui me laisse pensive. J'ai passé l'année à me dilater aux dimensions de l'Univers. Je me suis décomposée et dispersée aux quatre vents.
De soirées en soirées, de cours en manifs, je n'existe plus que par les autres.
Je me suis découverte une capacité exponentielle d'ouverture aux autres, qu'ils deviennent des amis ou restent à jamais des "amis d'amis". Je croyais avoir atteint les limites de ma sociabilité, mais je les ai repoussées loin, très loin, tout au long de l'année.
Et c'est un peu là qu'est mon faux problème.
C'est un faux problème, car je ne me plains pas d'avoir plus d'amis, ni d'avoir "un emploi du temps de ministre" (comme dirait ma mère, qui m'a gentiment proposé une secrétaire "pour gérer les sorties").
Mais le puzzle de mes amis est devenu très complexe. Je pourrais presque dessiner un réseau des gens que je connais, façon Jet-Set, si seulement je m'y retrouvais moi-même. Et c'est exactement ça qui rend cette fin d'année si particulière.
Je me suis éclatée entre tant d'Univers, que je ne peux plus unifier cette année sous un souvenir global.
Je suis passée d'une prépa à une autre, et malgré ce que j'ai pu dire de F., je ne sors pas inchangée de ce lycée. Je m'y suis fait des amis, et il fait définitivement partie de moi à présent. Mais ces souvenirs se superposent à ceux de Jaurès où j'ai passé au moins autant de temps.
Les manifs m'ont également fait connaître de nouvelles personnes, mais les images associées sont autant celles de Montreuil que celles de Saint-Michel.
Je me suis écart(el)ée entre deux mondes radicalement différents. Et ces vacances s'annoncent comme tout sauf une rupture, puisqu'il est probable que je retourne à Jaurès l'an prochain.
Jusqu'à il y a quelques semaines, je crois que je pouvais encore trouver de quoi unifier mes souvenirs de cette année, malgré tout. Malgré les amis d'amis rencontrés, malgré les amis de la soeur du meilleur ami du petit-copain (authentique), malgré les amis de l'amie du petit-copain de l'amie (re-authentique), malgré des amis aussi différents que ceux de la pré-adolescence ou ceux rencontrés par Internet, je pouvais encore trouver un fil rouge à mon année.
La réponse tient en 5 lettres, commence par "Si" et finit par "kou". Sauf que, sauf que. Pour jouer à la devinette : même tout ça pourrait bien se trouver bousculé rétrospectivement par les toutes dernières semaines. Et puis même, la fin de l'année scolaire ne créera pas de rupture avec lui, puisque je serai dans sa classe (pour ma première fois) l'an prochain.
Je ne sais pas quoi penser de cette année. Elle a été un bordel formidable, une explosion d'amitiés, de chaleur humaine, de mains tendues à tout moment. Mais c'était au prix d'une navette permanente entre tout ces petits mondes, qui ne m'aide pas à y voir clair.
Je pars en vacances, sans savoir précisément ce que je quitte, ni même ce que je vais retrouver l'an prochain.
J'ai toujours eu un fil rouge à mes années scolaires. J'ai toujours fini par faire le deuil de telle année, en la rangeant avec une petite étiquette dans mon armoire à souvenirs. Comment ranger ce qui part dans tous les sens ? C'est un puzzle 15300 pièces que je dois reconstituer avant de pouvoir passer à autre chose.
"La vie est décousue", comme dirait Andre Dhôtel. La mienne, en ce moment, est un patchwork à recoudre.
D'habitude, une fin d'année représente à mes yeux une rupture. C'est toujours un peu un drame de laisser derrière moi une année scolaire, et de me dire que tout ça deviendra des souvenirs. Je ne supporte pas les "fins de..", et il n'y a bien que le soleil esitval pour me consoler.
Je me souviens de l'été dernier. Je me souviens des rayons de soleil qui nous éblouissaient, alors qu'on dormait au soleil entre deux cours, je me souviens de Cergy, du camping, je me souviens de mon anniversaire pour les revoir une dernière fois avant les vacances, et "Cracher nos souhaits" qui remontait la mélancolie à fleur de peau.
Cette année est un hybride, un monstre étrange qui me laisse pensive. J'ai passé l'année à me dilater aux dimensions de l'Univers. Je me suis décomposée et dispersée aux quatre vents.
De soirées en soirées, de cours en manifs, je n'existe plus que par les autres.
Je me suis découverte une capacité exponentielle d'ouverture aux autres, qu'ils deviennent des amis ou restent à jamais des "amis d'amis". Je croyais avoir atteint les limites de ma sociabilité, mais je les ai repoussées loin, très loin, tout au long de l'année.
Et c'est un peu là qu'est mon faux problème.
C'est un faux problème, car je ne me plains pas d'avoir plus d'amis, ni d'avoir "un emploi du temps de ministre" (comme dirait ma mère, qui m'a gentiment proposé une secrétaire "pour gérer les sorties").
Mais le puzzle de mes amis est devenu très complexe. Je pourrais presque dessiner un réseau des gens que je connais, façon Jet-Set, si seulement je m'y retrouvais moi-même. Et c'est exactement ça qui rend cette fin d'année si particulière.
Je me suis éclatée entre tant d'Univers, que je ne peux plus unifier cette année sous un souvenir global.
Je suis passée d'une prépa à une autre, et malgré ce que j'ai pu dire de F., je ne sors pas inchangée de ce lycée. Je m'y suis fait des amis, et il fait définitivement partie de moi à présent. Mais ces souvenirs se superposent à ceux de Jaurès où j'ai passé au moins autant de temps.
Les manifs m'ont également fait connaître de nouvelles personnes, mais les images associées sont autant celles de Montreuil que celles de Saint-Michel.
Je me suis écart(el)ée entre deux mondes radicalement différents. Et ces vacances s'annoncent comme tout sauf une rupture, puisqu'il est probable que je retourne à Jaurès l'an prochain.
Jusqu'à il y a quelques semaines, je crois que je pouvais encore trouver de quoi unifier mes souvenirs de cette année, malgré tout. Malgré les amis d'amis rencontrés, malgré les amis de la soeur du meilleur ami du petit-copain (authentique), malgré les amis de l'amie du petit-copain de l'amie (re-authentique), malgré des amis aussi différents que ceux de la pré-adolescence ou ceux rencontrés par Internet, je pouvais encore trouver un fil rouge à mon année.
La réponse tient en 5 lettres, commence par "Si" et finit par "kou". Sauf que, sauf que. Pour jouer à la devinette : même tout ça pourrait bien se trouver bousculé rétrospectivement par les toutes dernières semaines. Et puis même, la fin de l'année scolaire ne créera pas de rupture avec lui, puisque je serai dans sa classe (pour ma première fois) l'an prochain.
Je ne sais pas quoi penser de cette année. Elle a été un bordel formidable, une explosion d'amitiés, de chaleur humaine, de mains tendues à tout moment. Mais c'était au prix d'une navette permanente entre tout ces petits mondes, qui ne m'aide pas à y voir clair.
Je pars en vacances, sans savoir précisément ce que je quitte, ni même ce que je vais retrouver l'an prochain.
J'ai toujours eu un fil rouge à mes années scolaires. J'ai toujours fini par faire le deuil de telle année, en la rangeant avec une petite étiquette dans mon armoire à souvenirs. Comment ranger ce qui part dans tous les sens ? C'est un puzzle 15300 pièces que je dois reconstituer avant de pouvoir passer à autre chose.
"La vie est décousue", comme dirait Andre Dhôtel. La mienne, en ce moment, est un patchwork à recoudre.