J'ai tout fait J'ai rien fait
Par Kalleidoscope, vendredi 6 mai 2011 à 05:20 :: Blog
Ce matin, j'ai envoyé une candidature pour une association, candidature qui a été entièrement retapée par Elsa. J'avais cru faire un CV et une LM de folie, elle les a entièrement repris pour en faire un truc sérieux. Elle a dit en plaisantant qu'elle m'avait "upgradée". Moi je sais qu'elle ne plaisantait pas. Non seulement, elle ne plaisantait pas, mais en plus elle n'est pas la seule à m'avoir mise à jour.
Dans ma vie j'ai tout fait.
Dans ma vie j'ai rien fait.
Pour la plupart des gens, c'est une évidence : quelqu'un leur a appris à. Quelqu'un les a aidés à. Quelqu'un les a inspirés pour. Tout le monde a eu des professeurs, des parents, des modèles. Moi j'ai eu des substituts d'esprit et des substituts de corps.
J'ai rien fait : apprendre à lire, c'est pas moi, me motiver pour l'école, c'est pas moi, me faire exprimer mes sentiments, c'est pas moi, voir une psy, c'est pas moi, mener une vie d'adulte, c'est pas moi.
Je ne cherche même pas à rendre hommage à ces personnes qui ont bien voulu endosser ma vie pour un moment, afin d'en faire quelque chose d'un peu mieux qu'elle n'était avant leur arrivée. Je ne fais que constater. La question des origines m'obsède, pour tout, et quand j'observe mes proches, je me demande l'origine de eux. Qui c'est qui leur a transmis ça ? Qui c'est qui leur a fait ça ? Et je ne vois jamais, j'ai l'impression qu'il y a un voile qui rend leur origine invisible. Je cherche dans les parents, dans les amis, dans les histoires amoureuses ; je cherche.
Moi, c'est pas la peine de chercher. Je parle tout le temps de mes origines. J'ai rien fait, c'est ma mère/mon père/mes parents/ma famille/Bianca/Coline/Elsa/Sarah/Sikou/Anète/Sana/Mas' qui. C'est jamais moi et j'ai une très bonne raison pour les investir de ma vie : ce sont mes Horcruxes (la sortie du dernier film HP méritera sûrement un article). I live while they live.
L'interventionnisme, ce sont mes parents qui ont inventé le concept, ce sont mes amis qui l'ont perfectionné, mes amoureux en sont devenus les champions olympiques. J'ai souvent cru cacher mes faiblesses ou mes manques, mais je devais crier "prenez les rênes" malgré moi : j'ai été protégée, secouée, entraînée, formée, soulagée, encouragée, soignée, consolée, guérie. Prenez ma vie, car vous vous débrouillez bien mieux avec que lorsque c'est moi qui m'en charge.
En vrai, dans ma vie j'ai tout fait.
Mon appart, c'est mon idée. Mon orientation scolaire, c'est mon idée. Mon analyse, c'est mon idée. Mes cours particuliers, c'est mon idée. Mon voyage aux Stazunis, c'est mon idée. Tout ça, et bien plus encore, n'a pu voir le jour que parce que j'ai contacté les personnes qu'il fallait, déposé les dossiers qu'il fallait, etc.
En vrai, tout est dans ce "etc" : je vis dans l'obsession du choix et de l'action. Ma fierté, c'est de pouvoir dire "j'ai voulu" et "j'ai fait". Personne, au grand jamais, n'aurait choisi mon appart à ma place, j'aurais fait la grève de la faim plutôt que me laisser imposer quelque chose. Quand j'ai appelé le CAPA, c'était à la suite de mes recherches persos sur Internet, et je porte comme un étendard la fierté d'avoir pu financer plus de deux ans d'analyse. Toutes mes études sont le résultat de mes décisions, j'aurais préféré tuer mon père plutôt que le laisser finir sa phrase "mais t'es sûre que tu veux pas plutôt faire S, parc...".
Une louve, une lionne, une tigresse. Je suis une folle de la décision, tellement je suis têtue et je n'en fais qu'à ma tête. J'ai tout fait dans ma vie, sans jamais me poser de questions. J'ai avancé comme un bulldozer qui détruit tout sur son passage. OK, y'a eu quelques doutes par-ci par-là. Vite écrasés.
Un lapin, un poisson rouge, un canari. J'ai laissé mes proches remplir ma mangeoire et m'amener chez le vétérinaire (quoi ? il est 5h du matin, j'ai bien droit à une métaphore animalière !). Je me suis souvent auto-fatiguée de mon indépendance, et ai laissé mes proches prendre le relais.
Dans ma vie, j'ai tout lancé, j'ai rien continué. On retrouve ça dans mon origine : j'adorais les histoires, mais c'est mon père qui m'a appris à lire.
J'ai surkiffé la vie tout de suite, mais c'est vous qui m'avez appris à vivre.
Dans ma vie j'ai tout fait.
Dans ma vie j'ai rien fait.
Pour la plupart des gens, c'est une évidence : quelqu'un leur a appris à. Quelqu'un les a aidés à. Quelqu'un les a inspirés pour. Tout le monde a eu des professeurs, des parents, des modèles. Moi j'ai eu des substituts d'esprit et des substituts de corps.
J'ai rien fait : apprendre à lire, c'est pas moi, me motiver pour l'école, c'est pas moi, me faire exprimer mes sentiments, c'est pas moi, voir une psy, c'est pas moi, mener une vie d'adulte, c'est pas moi.
Je ne cherche même pas à rendre hommage à ces personnes qui ont bien voulu endosser ma vie pour un moment, afin d'en faire quelque chose d'un peu mieux qu'elle n'était avant leur arrivée. Je ne fais que constater. La question des origines m'obsède, pour tout, et quand j'observe mes proches, je me demande l'origine de eux. Qui c'est qui leur a transmis ça ? Qui c'est qui leur a fait ça ? Et je ne vois jamais, j'ai l'impression qu'il y a un voile qui rend leur origine invisible. Je cherche dans les parents, dans les amis, dans les histoires amoureuses ; je cherche.
Moi, c'est pas la peine de chercher. Je parle tout le temps de mes origines. J'ai rien fait, c'est ma mère/mon père/mes parents/ma famille/Bianca/Coline/Elsa/Sarah/Sikou/Anète/Sana/Mas' qui. C'est jamais moi et j'ai une très bonne raison pour les investir de ma vie : ce sont mes Horcruxes (la sortie du dernier film HP méritera sûrement un article). I live while they live.
L'interventionnisme, ce sont mes parents qui ont inventé le concept, ce sont mes amis qui l'ont perfectionné, mes amoureux en sont devenus les champions olympiques. J'ai souvent cru cacher mes faiblesses ou mes manques, mais je devais crier "prenez les rênes" malgré moi : j'ai été protégée, secouée, entraînée, formée, soulagée, encouragée, soignée, consolée, guérie. Prenez ma vie, car vous vous débrouillez bien mieux avec que lorsque c'est moi qui m'en charge.
En vrai, dans ma vie j'ai tout fait.
Mon appart, c'est mon idée. Mon orientation scolaire, c'est mon idée. Mon analyse, c'est mon idée. Mes cours particuliers, c'est mon idée. Mon voyage aux Stazunis, c'est mon idée. Tout ça, et bien plus encore, n'a pu voir le jour que parce que j'ai contacté les personnes qu'il fallait, déposé les dossiers qu'il fallait, etc.
En vrai, tout est dans ce "etc" : je vis dans l'obsession du choix et de l'action. Ma fierté, c'est de pouvoir dire "j'ai voulu" et "j'ai fait". Personne, au grand jamais, n'aurait choisi mon appart à ma place, j'aurais fait la grève de la faim plutôt que me laisser imposer quelque chose. Quand j'ai appelé le CAPA, c'était à la suite de mes recherches persos sur Internet, et je porte comme un étendard la fierté d'avoir pu financer plus de deux ans d'analyse. Toutes mes études sont le résultat de mes décisions, j'aurais préféré tuer mon père plutôt que le laisser finir sa phrase "mais t'es sûre que tu veux pas plutôt faire S, parc...".
Une louve, une lionne, une tigresse. Je suis une folle de la décision, tellement je suis têtue et je n'en fais qu'à ma tête. J'ai tout fait dans ma vie, sans jamais me poser de questions. J'ai avancé comme un bulldozer qui détruit tout sur son passage. OK, y'a eu quelques doutes par-ci par-là. Vite écrasés.
Un lapin, un poisson rouge, un canari. J'ai laissé mes proches remplir ma mangeoire et m'amener chez le vétérinaire (quoi ? il est 5h du matin, j'ai bien droit à une métaphore animalière !). Je me suis souvent auto-fatiguée de mon indépendance, et ai laissé mes proches prendre le relais.
Dans ma vie, j'ai tout lancé, j'ai rien continué. On retrouve ça dans mon origine : j'adorais les histoires, mais c'est mon père qui m'a appris à lire.
J'ai surkiffé la vie tout de suite, mais c'est vous qui m'avez appris à vivre.
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